« Grandes Oreilles et bras cassés », de Jean-Marc Manach et Nicoby
Dans le BD-reportage « Grandes Oreilles et Bras cassés », le journaliste français revient sur son travail sur les révélations concernant les ventes par la France de systèmes de surveillance à des dictatures sur le point de tomber.
Journaliste d’investigation, spécialiste d’internet et des questions de surveillance numérique, Jean-Marc Manach est surtout connu pour l’enquête qui lui permit de révéler que des entreprises européennes soutenues par leurs très démocratiques gouvernements vendirent ou essayèrent de vendre – notamment avant le Printemps arabe – des systèmes de surveillance ultraperfectionnés à de très autoritaires régimes. Si l’histoire mêlant les noms des entreprises Bull et Amesys à ceux de Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy, Abdallah al-Senoussi, Gérard Longuet, Ziad Takieddine, Jean-François Copé, Brice Hortefeux, Claude Guéant, etc. est désormais publique, c’est grâce à lui.
Mais le reportage dessiné (par Nicoby) qu’il publie aujourd’hui sous le titre Grandes Oreilles et Bras cassés ne se contente pas de retracer minutieusement la chronologie de ses recherches dans un pays où personne ne s’indigne que la fille du ministre de la Défense soit responsable de la communication d’un vendeur de systèmes espions… Jean-Marc Manach va plus loin en replaçant son propre travail dans un contexte de surveillance généralisée, n’hésitant pas à renvoyer dans leurs cordes politiques véreux, entrepreneurs amoraux et journalistes approximatifs. Si le sujet semble austère, la lecture de cet opus s’avère à la fois passionnante, effrayante et salvatrice.
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