Cinéma : Mediterranea ou la révolte des migrants
Avec « Mediterranea » le réalisateur Jonas Carpignano aborde la question de l’immigration sous un nouvel angle.
Difficile pour une fiction traitant de l’émigration clandestine d’être à la hauteur du simple compte rendu de la tragique réalité. Difficile aussi d’éviter le déjà-vu alors que les longs-métrages évoquant le périlleux voyage des migrants vers l’Europe et leur sort peu enviable après la traversée sont légion. En racontant sans pathos le parcours de deux Burkinabè rejoignant le Sud de l’Italie et affrontant le racisme et l’exploitation, le réalisateur Jonas Carpignano réussit la gageure d’aborder la question sous un nouvel angle.
Car il se préoccupe moins de dénoncer le comportement inhumain d’une bonne partie de la population locale – les jeunes en particulier – envers les nouveaux arrivants que de comprendre ce que ces derniers ont en tête et pourquoi ils persistent à poursuivre leur rêve quoi qu’il arrive. Sans jamais se résigner à être considérés comme des sous-hommes, se révoltant si nécessaire – comme ce fut d’ailleurs réellement le cas en Calabre en 2010 quand des immigrés finirent par répondre à la violence par la violence…
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