Maroc-Espagne : de la bonne coopération des services de renseignements
Sur les questions de terrorisme, le Maroc et l’Espagne collaborent depuis plusieurs années de manières fructueuse. Exemple avec le signalement d’Ayoub El Khazzani, auteur de l’attaque du Thalys, par Rabat à Madrid.
C’est sur la base d’une note d’information adressée à la police espagnole par la DGST (surveillance du territoire) marocaine, fin 2013, qu’Ayoub El Khazzani, le terroriste présumé du train Thalys Amsterdam-Paris, a fait l’objet d’une première fiche de vigilance transmise par la suite, en février 2014, aux services français. Il y était précisé, entre autres détails, que, avant d’émigrer à Algésiras en 2007 dans le cadre d’un regroupement familial, El Khazzani exerçait depuis son plus jeune âge l’activité de vendeur à l’étalage dans sa ville natale de Tétouan. Les policiers marocains avaient en effet repéré des signes de radicalisation du jeune homme dès 2012, lors d’un séjour de ce dernier à Tétouan. Ils l’ont ensuite catalogué comme adepte du courant Salafi Jihadi.
Imran, son frère aîné, qui était à l’époque imam de la mosquée Taqwa d’Algésiras avant d’être expulsé d’Espagne au début de 2014, est lui aussi fiché par les Marocains, mais comme salafiste « traditionaliste », c’està-dire non violent. La DGST est par ailleurs convaincue qu’El Khazzani s’est bien rendu en mai 2015 dans les zones contrôlées par l’État islamique (EI) en Syrie. C’est au cours de ce séjour qu’aurait été commandité son projet terroriste.
Autre illustration de l’excellence de la coopération maroco-espagnole : l’opération conjointe menée le 25 août par les agents du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ/DGST) et leurs collègues du commissariat général d’information de la Policía Nacional espagnole. Sur les 14 membres d’un vaste réseau marocain de recrutement pour Daesh interpellés ce jour-là, 13 l’ont été au Maroc (à Nador, Driouch, Al-Hoceima, Fès et Casablanca), et le dernier dans la banlieue de Madrid. Celui-ci, Abdeladim Achriaa, 32 ans, gérant d’une boutique de téléphonie, était de source policière le chef du réseau. Originaire de Temsamane, dans le Rif (comme nombre de recrues marocaines de l’EI), il se rendait régulièrement dans l’enclave de Melilla pour contacter les candidats au jihad.
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