Maroc : Mohammed Al Amoudi, problèmes de riche

Au Maroc, sa raffinerie frôle la cessation de paiement. Mais, dans son Éthiopie natale, le milliardaire saoudien reste incontournable.

Mohammed Al Amoudi. © DR

Mohammed Al Amoudi. © DR

Publié le 31 août 2015 Lecture : 1 minute.

Alors qu’il vise les étoiles en Éthiopie, où il compte financer la construction du premier observatoire spatial d’Afrique de l’Est, au Maroc le cheikh Mohammed Al Amoudi est confronté à des problèmes plus à terre à terre. Venu début août dans le royaume chérifien pour négocier avec le gouvernement de nouvelles concessions pour tenter de sauver sa raffinerie, la Samir, le richissime homme d’affaires, né d’un père saoudien et d’une mère éthiopienne, est reparti bredouille, laissant le marché casablancais dans le flou et près de 1 000 salariés sans la moindre visibilité.

« Al Amoudi ne s’attendait pas au ton ferme des autorités, qui ne lui ont laissé qu’une alternative : injecter de l’argent frais ou jeter l’éponge », confie une source gouvernementale. Sommé d’apporter au moins 16 milliards de dirhams (1,45 milliard d’euros) pour sortir la Samir de l’ornière, le cheikh ne s’est visiblement pas encore décidé…

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Derniers jours

« Nous n’avons pour l’instant aucune proposition sérieuse d’Al Amoudi, qui a quitté le pays le 23 août alors que la Samir n’a pas un dirham de trésorerie pour payer les salaires du mois », indique une source au sein de l’entreprise, qui pense que l’unique raffineur du pays vit ses derniers jours sous le contrôle du groupe Corral Petroleum Holding, le vaisseau amiral des activités du cheikh dans le secteur de l’énergie.

Mais si les temps sont durs au Maroc, Al Amoudi, 69 ans, reste une valeur sûre dans son pays natal, l’Éthiopie, où il est le premier employeur privé. BTP, énergie, mines, tourisme, agriculture… Depuis la chute du régime communiste en 1991, il ne rate aucune opportunité d’investissement. Au point que certains parlent d’une « amoudisation » de l’économie, en référence aux nombreux deals passés entre l’homme d’affaires et le pouvoir. Une position (presque) dominante qui a fait de lui l’un des « milliardaires noirs » les plus riches du monde, avec une fortune estimée à plus de 11 milliards de dollars (9,7 milliards d’euros) par le magazine Forbes.

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