Diaspora guinéenne : les nerfs à vif

De Paris à Bruxelles, tour d’horizon d’une diaspora africaine déterminée à faire entendre sa voix pour les élections à venir à Abidjan, Conakry et ailleurs. Focus sur les Guinéens qui, en vue de la présidentielle d’octobre, organisent depuis plusieurs semaines des tournées auprès des communautés pour soutenir leur candidat favori.

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Publié le 8 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Rassemblement de l’opposition congolaise contre Joseph Kabila et Étienne Tshisekedi, à Bruxelles, le 28 août. © Colin Delfosse pour J.A.
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Diaspora : si loin, si proche

Ils donnent de la voix à plusieurs milliers de kilomètres de leur pays et entendent bien peser sur le choix du prochain chef de l’État : Centrafricains, Comoriens, Congolais, Gabonais, Guinéens et Ivoiriens d’Europe, qui sont-ils ? De Bruxelles à Paris, autopsie d’un électorat ultra-connecté.

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Si les gros bataillons des Guinéens de l’extérieur résident au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les quelque 8 500 ressortissants inscrits sur les listes électorales de l’ambassade de Guinée en France forment un contingent – et donc un enjeu – symbolique : avant d’accéder au pouvoir, le président Alpha Condé fut longtemps l’un des leurs.

Lors de la précédente élection, en 2010, son principal rival, Cellou Dalein Diallo, avait raflé une large majorité des voix de la diaspora, tous pays confondus. Il faut dire que la communauté peule, socle de l’électorat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), formait à l’époque l’essentiel des inscrits. Depuis, les tendances se sont équilibrées, les partis de la mouvance présidentielle, et particulièrement le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé, ayant fourni de gros efforts d’implantation et de sensibilisation.

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Dans la perspective de la présidentielle du 11 octobre, les deux camps organisent depuis plusieurs semaines des tournées de leurs principaux responsables auprès des communautés. L’objectif de Dalein Diallo, qui est de conserver le maximum de son électorat captif, est ouvertement battu en brèche par un pouvoir bien décidé à l’emporter, tant à Paris qu’à Dakar ou à Abidjan.

Si les débats sont vifs, surtout sur internet, où la véhémence des groupes d’opposition frise parfois l’injure, aucun incident « physique » n’a jusqu’ici été signalé, ni aucune manifestation devant les ambassades de Guinée. Conclu le 21 août, l’accord politique de bonne conduite préélectorale entre les protagonistes est jusqu’ici respecté.

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