Cameroun : faute d’assurance, Hugues fait du sport

De Casa à Douala, J.A. a interrogé des patients sur leurs habitudes médicales et la manière dont ils financent leurs dépenses.

Au Cameroun, seul 2 % des habitants disposent d’une assurance-maladie © Renaud Van Der Meeren/J.A.

Au Cameroun, seul 2 % des habitants disposent d’une assurance-maladie © Renaud Van Der Meeren/J.A.

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Publié le 24 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

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Santé : comment les classes moyennes africaines gèrent-elles leur budget ?

De Casa à Douala, J.A. a interrogé des patients sur leurs habitudes médicales et la manière dont ils financent leurs dépenses.

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Trois ans déjà qu’Hugues Antoine Mba, 39 ans, n’a pas franchi la porte d’une clinique, ni même d’un généraliste ou d’un spécialiste. « Je ne ressens aucun mal qui me pousse à voir un médecin », glisse le fondateur de High Class Technology, un cabinet d’ingénierie informatique qui emploie quatre personnes à Douala.

Épargné par les ennuis de santé, ce père de trois enfants ne fait pas partie des 2 % de Camerounais (principalement des cadres d’entreprises privées et de certaines administrations publiques) disposant d’une assurance-maladie. En cas de besoin, il préfère pour le moment puiser dans son épargne (il met 25 % de ses revenus de côté chaque mois).

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L’entrepreneur a bien contacté des compagnies d’assurance, « mais le mode de couverture n’est pas à mon avantage, déplore-t-il. Il faut soit payer avant d’être remboursé, soit constituer un collectif d’au moins 20 personnes pour que les soins soient préfinancés ».

« Il est quasiment impossible de souscrire une assurance-maladie à titre individuel, car la plupart des compagnies ne proposent que des tarifs de groupe, dégressifs en fonction des effectifs et de la sinistralité anticipée », abonde le professeur Pierre Ongolo-Zogo.

Directeur du Centre pour le développement des bonnes pratiques en santé, une unité de recherche au sein de l’hôpital central de Yaoundé, il milite pour l’adoption d’une loi rendant l’assurance-maladie obligatoire, comme au Ghana et au Rwanda.

Dans la force de l’âge, Hugues a néanmoins conscience qu’il est important de préserver son capital santé. C’est en partie pour ça qu’il s’offre le luxe d’un abonnement dans une salle de sport, moyennant 30 000 F CFA (45,73 euros) par mois.

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