RDC : la « pieuvre » ANR, dirigée par Kalev Mutond
La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. À qui le pouvoir a-t-il confié la difficile préservation de la sécurité nationale ? En RDC, l’Agence nationale de renseignements est dirigée par Kalev Mutond.
Les services de renseignements africains
La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.
Directement reliée au chef de l’État, Joseph Kabila, l’Agence nationale de renseignements (ANR) est l’une des administrations les plus efficaces, et les plus redoutées, de la RD Congo. À l’origine simple service de la coalition rebelle dirigée par Laurent Désiré Kabila, l’ANR a, dès la chute de Mobutu en mai 1997, pris la relève – et réembauché beaucoup des agents – du Service national d’intelligence et de protection du régime déchu. Depuis, l’Agence a connu huit administrateurs généraux, dont l’actuel détenteur du poste, Kalev Mutond, en fonction depuis près de quatre ans, record absolu de longévité.
Originaire du Sud-Katanga, ce professionnel formé en interne, âgé de 57 ans, a commencé sa carrière à la base comme agent pointeur devant les chancelleries occidentales à Kinshasa. Grimpant un à un les échelons, Kalev s’est ensuite rallié à l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Kabila père avant de poursuivre son ascension.
Discret et fidèle
Administrateur principal du Département de la sécurité intérieure (DSI) de l’ANR en 2007, il est nommé administrateur général par décret présidentiel en octobre 2011, coiffant de fait le DSI ainsi que son équivalent extérieur, le DSE, et les directions spécialisées telles que la Direction spéciale des investigations et recherches.
Vif, jovial, travailleur, intuitif, sa discrétion n’a d’égale que sa fidélité envers un chef qui l’utilise pour toutes sortes de missions, y compris lorsqu’il s’agit de prendre langue avec les leaders de l’opposition.
À la tête d’un réseau tentaculaire de plusieurs milliers d’agents répartis dans toutes les provinces de ce pays-continent où la sécurité est une préoccupation vitale – y compris lorsqu’il s’agit de contrer les velléités terroristes des groupes armés du Nord-Est -, Kalev Mutond est aussi l’un des hommes les plus craints de la RD Congo, et l’une des cibles favorites des opposants radicaux. Ce qu’il accepte avec allégresse, comme le risque évident du métier qui a toujours été le sien.
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