Nigeria : nouveau président, nouveau boss des renseignements

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Au Nigeria, Lawal Musa Daura dirige le SSS, depuis l’investiture de Muhammadu Buhari.

Les forces nigérianes sont emplyées dans la lutte contre le terrorisme, engagée par Muhammadu Buhari (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Les forces nigérianes sont emplyées dans la lutte contre le terrorisme, engagée par Muhammadu Buhari (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

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Publié le 22 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Des agents des forces spéciales maliennes, accompagnés de soldats français, en mission, en 2013. © Joel Saget/AFP
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Les services de renseignements africains

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.

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Restructurée il y a bientôt trente ans, la National Security Intelligence (NSI) chapeaute trois services : la Defence Intelligence Agency (DIA), le State Security Service (SSS) et l’Office of the National Security Adviser (ONSA). Si les trois agences sont mobilisées dans la lutte contre Boko Haram, le SSS est un service clé et politique : considéré comme trop proche de Goodluck Jonathan, le précédent directeur général, Ita Ekpeyong, a été remercié par le nouveau président, Muhammadu Buhari.

Le nouveau patron, Lawal Musa Daura, un militaire retraité de 63 ans qui connaît parfaitement le Nord, dont il est originaire, a commencé sa carrière au SSS en 1982, alors qu’il n’avait pas encore 30 ans. Après avoir dirigé plusieurs antennes régionales – dont celle de Kano (Nord), où les attaques de Boko Haram sont récurrentes -, il est nommé directeur adjoint de la communication du Centre de commande et de contrôle sous la présidence d’Olusegun Obasanjo, en 2003.

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Poste qu’il quittera en 2007, à la fin du mandat de l’ex-chef de l’État. Homme à poigne, il a procédé lors de sa prise de fonction à un certain nombre de reclassements, voire de licenciements. Souvent accusé d’être le bras armé des régimes en place – contre l’opposition, contre la presse -, le SSS a aussi montré son efficacité à diverses reprises dans l’antiterrorisme.

Comme en 2011, lorsque l’agence a permis le démantèlement d’une centaine de cellules de la secte islamiste dans six États. Daura peut déjà lui aussi se prévaloir de quelques victoires : à Abuja et à Lagos, plusieurs membres supposés de la secte ont été arrêtés fin août. L’un d’eux est un adolescent suspecté d’être un informateur de Boko Haram à l’aéroport d’Abuja.

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