Football : Yarouba Cissako, l’AS Monaco et l’appel du minaret
Yarouba Cissako, un espoir français du ballon rond, aurait demandé son transfert dans un club du Golfe pour pouvoir devenir imam. Entre rumeurs et démentis, l’affaire est trouble, et la gêne, palpable.
C’est une reconversion peu banale : Yarouba Cissako, à peine 20 ans et déjà promis à une brillante carrière en Ligue 1, aurait décidé de devenir… imam. Né à Pontoise (Île-de-France), ce défenseur d’origine malienne, formé à l’AS Monaco et professionnel depuis 2013, a refusé la prolongation de son contrat avec le club princier, qui expire en juin 2016.
L’intérêt que lui portent plusieurs formations anglaises ne le séduit pas plus. Selon l’un de ses proches, cité dans un article du quotidien Le Parisien du 8 septembre, Cissako aurait demandé à ses conseillers de lui trouver au plus vite un club dans un pays situé en terre d’islam.
Très croyant, il serait revenu transformé de Belgique – il avait été prêté, la saison passée, au Zulte Waregem – et aurait rapidement manifesté son intention de quitter la Ligue 1. Les négociations avec le Galatasaray (Istanbul) ont échoué, mais le jeune joueur pourrait rejoindre un pays du Golfe, avec une préférence pour l’Arabie saoudite.
La priorité serait de transférer Cissako, sans pour autant le brader
À Monaco, le sujet dérange. Contacté par J.A., Bruno Skropeta, le directeur de la communication du club, a poliment répondu ne pas vouloir faire de déclaration. Le dossier serait devenu tellement complexe à gérer par les propriétaires russes de l’AS Monaco que la priorité serait de « transférer Cissako, sans pour autant le brader », affirme une source proche du club. Qui ajoute : « Il y a eu des démentis, mais il n’y a pas de fumée sans feu. »
Jonathan Maarek, l’agent du footballeur – qui a choisi de ne pas s’exprimer pour le moment -, assure quant à lui que l’intéressé « n’a pas comme objectif de devenir imam ».
Réseaux islamistes dans le foot ?
Précisant : « Il y a des choses qui ont été écrites et qui ne sont pas vraies. » Comme le refus de Cissako d’être soigné par Sophia Nigi, une kiné de l’AS Monaco, qui aurait le tort de travailler en short et en tee-shirt ? « Yarouba a démenti cette rumeur », répond Maarek, très peu loquace depuis la publication de l’article.
Il n’empêche que Cissako a été invité à s’entraîner avec la réserve monégasque, à l’écart du groupe professionnel. Et que la gêne est palpable, tant au sein du club que parmi certains proches du joueur.
Un agent, qui a souhaité conserver l’anonymat, n’est pas forcément étonné par cette affaire : « Il y a dans l’entourage de jeunes joueurs musulmans des personnes pas très recommandables, qui leur disent de penser à leurs frères, à la religion. Et n’oublient pas au passage de se servir, tant pour leur propre intérêt que pour alimenter financièrement des réseaux islamistes. Je ne sais rien du cas de Cissako, mais dans le milieu du foot ces pratiques sont connues et se développent. »
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles