Afrique du Sud : épargnée mais vulnérable face à la menace terroriste

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. À qui le pouvoir a-t-il confié la difficile préservation de la sécurité nationale ? En Afrique du Sud, Batandwa Siswana est le chef de la SSA.

Batandwa Siswana, chef de l’Agence de sécurité d’État © DR

Batandwa Siswana, chef de l’Agence de sécurité d’État © DR

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 17 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Des agents des forces spéciales maliennes, accompagnés de soldats français, en mission, en 2013. © Joel Saget/AFP
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Les services de renseignements africains

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.

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À Pretoria, le mot « terroriste » est manié avec précaution. C’est le terme que les autorités de l’apartheid utilisaient pour désigner Nelson Mandela et ses amis du Congrès national africain (ANC). Les services de renseignements étaient alors utilisés pour les traquer. Depuis qu’il est au pouvoir, l’ANC a donc remanié de fond en comble ces services. À présent, c’est le service extérieur de l’Agence de sécurité d’État (SSA) qui coordonne la lutte antiterroriste.

Depuis 2013, son chef est Batandwa Siswana, un haut fonctionnaire dont on sait peu de chose. Titulaire d’un doctorat en gestion publique, il fut précédemment « directeur des opérations » de la présidence sud-africaine. L’hebdomadaire d’investigation Mail & Guardian l’avait alors classé parmi les sept personnes les plus proches de Jacob Zuma.

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À son nouveau poste, Siswana cultive, comme de nombreux membres de l’ANC, une certaine méfiance vis-à-vis des gouvernements occidentaux. Dans son dernier rapport annuel sur le terrorisme, le département d’État américain se plaignait ainsi que les services sud-africains « restaient réticents à communiquer avec leurs homologues américains ».

L’Afrique du Sud a, jusqu’ici, été largement épargnée par les terroristes étrangers. Mais, selon plusieurs universitaires sud-africains, si le pays est préservé, c’est parce qu’il constitue une base arrière utile pour eux.

La Britannique Samantha Lewthwaite, alias la Veuve Blanche (elle serait mêlée à l’attentat de Londres de juillet 2005 et à celui du centre commercial Westgate de Nairobi, en septembre 2013) a ainsi vécu en Afrique du Sud entre 2008 et 2011, voyageant régulièrement grâce à un faux passeport sud-africain… Le 4 septembre 2015, l’ambassade des États-Unis à Pretoria a averti ses ressortissants qu’ils étaient visés par « des groupes présents dans la région ».

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