Niger : des drones et des hommes

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Au Niger, les services de renseignements sont pilotés par Lawal Chékou Koré.

Un drone Reaper                                                             au décollage à l’aéroport Diori-Hamani, à Niamey. © DOMINIQUE FAGET/AFP

Un drone Reaper au décollage à l’aéroport Diori-Hamani, à Niamey. © DOMINIQUE FAGET/AFP

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Publié le 22 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Des agents des forces spéciales maliennes, accompagnés de soldats français, en mission, en 2013. © Joel Saget/AFP
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Les services de renseignements africains

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.

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Longtemps focalisés sur les « ennemis de l’intérieur » – les opposants, mais aussi les rebelles touaregs -, les services de renseignements nigériens ont dû s’adapter à de nouvelles menaces ces dernières années. Leurs cibles, désormais, se nomment Aqmi, Al-Mourabitoune ou encore Boko Haram. Et leurs radars sont maintenant tournés vers la Libye, le Mali et le Nigeria.

« Nous sommes cernés par les menaces. La surveillance des groupes jihadistes constitue l’essentiel de notre travail aujourd’hui », résume un dirigeant de la communauté du renseignement national, qui est organisée en une demi-douzaine de services. L’homme chargé de piloter cette « révolution » est Lawal Chékou Koré. Le patron de la sécurité d’État est un proche du président Issoufou.

Faute de moyens, les services de Koré privilégient le renseignement humain

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Dès son élection en 2011, le chef de l’État nomme cet officier de gendarmerie à la tête des Renseignements, puis le promeut rapidement au grade de général. Considéré comme un homme intègre et sérieux, Koré s’est notamment illustré en participant activement à la libération des otages français d’Arlit en 2013. Faute de moyens, ses services privilégient le renseignement humain.

« Nous avons des agents infiltrés là où il faut, et nous comptons beaucoup sur la collaboration des populations pour traquer les terroristes », indique notre source. Les réseaux touaregs sont notamment sollicités. Une approche qui a permis d’arrêter des centaines d’hommes considérés comme des éléments de Boko Haram ces derniers mois dans l’est du pays, et qui a contribué à limiter l’afflux de combattants en provenance de la Libye après la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011.

Mais la méthode a ses limites. Les services n’ont pas vu venir les attentats d‘Agadez et d’Arlit en mai 2013, ni les violences antichrétiennes de ce début d’année. Pour traquer les jihadistes, le Niger peut également compter sur un atout de taille, qu’il est le seul a posséder dans tout le Sahel : les drones et les avions français et américains, qui stationnent à Niamey et dans le nord du pays. « Ils nous sont indispensables », glisse notre contact, à l’unisson du pouvoir politique, et ce en dépit des tensions que cette présence militaire étrangère suscite dans le pays.

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