Espionnage : experts sud-africains à louer

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Face au manque de moyens de certains pays africains, des sociétés privées proposent leurs services, notamment en Afrique du Sud.

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Publié le 22 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Des agents des forces spéciales maliennes, accompagnés de soldats français, en mission, en 2013. © Joel Saget/AFP
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Les services de renseignements africains

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.

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Il fallait s’y attendre. Face aux carences des États africains en matière de renseignement, une poignée de sociétés privées offrent désormais leur expertise en la matière. En toute discrétion. Parmi elles, la sud-africaine Serengeti Defence Technologies est sans doute la plus active. Celui qui l’a fondée il y a une dizaine d’années n’est pas n’importe qui : le « général » Joshua Nxumalo, 61 ans, est un ancien cadre dirigeant d’Umkhonto we Sizwe (MK), la branche armée de l’ANC, qu’il a rejoint en 1974.

Formé en ex-URSS et en Angola, Nxumalo était un spécialiste du recrutement et des infiltrations à partir du Swaziland. Ce proche de Jacob Zuma fut une cible pour les services secrets de l’apartheid, qui ont tenté de l’enlever et de l’assassiner.

Serengeti Defence Technologies a été très présent en Centrafrique à la fin du régime Bozizé

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Connu dans la clandestinité sous le surnom de « général Zhukov », il se reconvertit dans les affaires en 2002. Via sa filiale Inala, Serengeti Defence Technologies a été très présent en Centrafrique à la fin du régime Bozizé, tant dans le domaine du renseignement qu’en formant l’embryon de police minière des zones diamantifères. En 2007, c’est Joshua Nxumalo qui facilite la conclusion entre les présidents Mbeki et Bozizé du projet Vimbezela : un accord de coopération aux termes duquel un contingent sud-africain stationnera à Bangui jusqu’à la chute du pouvoir, en mars 2013.

Serengeti Defence Technologies s’est depuis redéployé au Congo-Brazzaville, d’où est originaire le numéro deux du groupe, Didier Pereira, en charge des pays francophones. Nxumalo et Pereira ont ainsi conclu un contrat de conseil avec la Garde républicaine (ex-Garde présidentielle) du général Nianga Mbouala, notamment en matière de renseignement. Le tandem a également été à l’œuvre lors des contacts et échanges de délégations entre les deux partis au pouvoir, le Parti congolais du travail et l’ANC.

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