Sécurité au Congo : Jean-Dominique Okemba et le « Special » du Plateau

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. À qui le pouvoir a-t-il confié la difficile préservation de la sécurité nationale ? Au Congo, Jean-Dominique Okemba (JDO) dirige le Conseil national de sécurité (CNS).

Jean-Dominique Okemba, chef du CNS © DR

Jean-Dominique Okemba, chef du CNS © DR

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Publié le 24 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Des agents des forces spéciales maliennes, accompagnés de soldats français, en mission, en 2013. © Joel Saget/AFP
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Les services de renseignements africains

La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.

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Boko Haram et les Shebab sont loin, mais la Centrafrique, ouverte à tous les trafics, est frontalière : autant dire que le Congo n’est à l’abri de rien – surtout en période de tensions préélectorales. Depuis décembre 2012, le point nodal de l’architecture sécuritaire à Brazzaville s’appelle le Conseil national de sécurité (CNS) : organisé en deux pôles principaux, sécurité intérieure et sécurité extérieure, il est composé de quinze membres régulièrement réunis sous la présidence de Denis Sassou Nguesso (DSN). Cette structure, qui coiffe l’ensemble des services congolais, civils et militaires, est coordonnée par un secrétaire général issu de la marine nationale, formé à Toulon, en France : le vice-amiral Jean-Dominique Okemba (JDO), 60 ans.

Personnalité incontournable de l’entourage de DSN, dont il est un fidèle et un proche parent, Okemba est un Mbochi de la Cuvette (Oyo), à la fois dignitaire traditionnel et membre éminent de la Grande Loge du Congo, aussi à l’aise dans le visible que dans l’invisible. En poste à l’ambassade du Congo à Kinshasa dans les années 1990, il est aux côtés de son chef lors de la guerre civile.

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Garde-à-vous

Nommé conseiller spécial après la victoire d’octobre 1997 – il est alors capitaine de vaisseau -, JDO est depuis l’homme des missions secrètes et le porteur de messages sensibles d’un président devant lequel, en militaire loyal, il se met systématiquement au garde-à-vous.

Fait officier de la légion d’honneur française sous Nicolas Sarkozy (ami de Claude Guéant, qui fut secrétaire général de l’Élysée et ministre de l’Intérieur quand l’UMP était au pouvoir en France, il a depuis repris ses marques dans l’entourage de Manuel Valls), le « Special One », comme il est surnommé, a toujours eu ses bureaux à quelques mètres de ceux de son mentor : hier à Mpila, aujourd’hui au Plateau.

Parmi ses proches figure en bonne place le général Jean-François Ndenguet, chef incontesté de la police congolaise. Et à ses attributions sécuritaires s’ajoute celle, stratégique, de président du conseil d’administration de la branche congolaise de la BGFI, principale banque privée d’Afrique centrale.

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La rumeur prête depuis longtemps à cet homme craint et secret au regard perçant, à l’humour acerbe et aux multiples réseaux des pseudos volontés successorales. Tant que son patron, en lice pour une réélection en 2016, sera assis sur le fauteuil du chef, JDO ne cessera pas de les démentir.

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