Visite de Hollande à Tanger : fin de la brouille entre le Maroc et la France ?

Renouer avec le Maroc : c’est le leitmotiv des cercles diplomatiques français à la veille de la visite de François Hollande à Tanger les 19 et 20 septembre, la première depuis le rétablissement, en février, des relations diplomatiques entre les deux pays, après un an de brouille.

À une semaine du déplacement, une source diplomatique française assure que le chef de l’État sera accompagné d’« une délégation de taille moyenne » comprenant des ministres, des politiciens amis du Maroc – dont les incontournables Jack Lang et Élisabeth Guigou – ainsi que de quelques hommes d’affaires.

« C’est une visite amicale. L’objectif n’est pas de signer des contrats, mais de donner un signal politique fort après la visite du roi Mohammed VI à l’Élysée en février. » Contrairement à ce qui a circulé dans la presse, la remise des insignes d’officier de la Légion d’honneur à Abdellatif Hammouchi, numéro un du contre-espionnage marocain et patron de la police, ne serait pas à l’ordre du jour de cette visite.

Le même Hammouchi dont la convocation par la justice française le 20 février 2014, à la suite de plaintes pour torture, avait entraîné la crise diplomatique…

À Tanger, ville où sont implantées de nombreuses entreprises françaises, François Hollande devrait se rendre au port Tanger Med puis sur le site de la ligne à grande vitesse (LGV), qu’il inaugurera à titre symbolique – le démarrage officiel n’est prévu que pour 2017 -, quatre ans après que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, a lancé avec le roi du Maroc les premiers travaux de ce projet à 20 milliards de dirhams (environ 1,8 milliard d’euros).

Paris compte beaucoup sur Rabat pour le suivi des recommandations de la COP21

Actualité oblige, le thème phare des discussions sera la préservation du climat. Paris compte beaucoup sur Rabat pour le suivi des recommandations de la COP21 (Conférence des Nations unies sur les changements climatiques), qu’elle accueillera du 30 novembre au 11 décembre et qui est censée aboutir à un accord mondial. En 2016, c’est en effet le Maroc qui reprendra le flambeau en organisant la COP22.

Premier partenaire commercial et premier investisseur étranger, la France entend par ailleurs revenir à la charge quant à son projet de faire du royaume un partenaire privilégié dans ses investissements en Afrique.

La lutte contre la radicalisation jihadiste, la coopération sécuritaire et la formation par le Maroc du personnel religieux musulman établi en France sont également au menu de cette visite, qui tournera définitivement la page de la discorde de 2014.