Cameroun : les grandes oreilles de la DGRE
La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Au Cameroun, Léopold Maxime Eko Eko est le directeur général de la DGRE.
Les services de renseignements africains
La menace terroriste de plus en plus présente a forcé les services secrets africains à se moderniser, et à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Portraits de ces hommes à la tête des renseignements africains, auxquels le pouvoir a confié la difficile préservation de la sécurité nationale.
Son bâtiment hérissé d’antennes, non loin du lac de Yaoundé, provoque encore des frissons. Mais la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) n’a plus rien à voir avec son ancêtre, le Centre national d’études et de recherches (Cener). Interrogatoires musclés, tortures… Ses activités lui avaient valu d’être considéré comme la police politique du temps du président Ahmadou Ahidjo.
Jean Fochivé, le patron durant un quart de siècle du principal service de renseignements camerounais, était un policier à l’image de J. Edgar Hoover, le directeur emblématique du FBI américain : malicieux et implacable, influent et inspirant la peur. Certes, les personnels civils, policiers et militaires de la DGRE continuent de ficher les opposants au régime de Paul Biya. Mais leur priorité est aujourd’hui de mener la guerre contre le terrorisme, de soutenir la lutte contre le grand banditisme, de veiller à la protection du patrimoine économique et industriel du pays, et de lutter contre la corruption.
La structure a toujours mauvaise réputation, mais la nomination, en 2010, de Léopold Maxime Eko Eko au poste de directeur général a été plutôt bien accueillie. Ce commissaire divisionnaire diplômé en intelligence économique, fervent chrétien qui connaît parfaitement la maison pour y avoir passé près de trente ans, est notamment connu pour avoir négocié la libération des neuf marins du Bourbon Sagitta, enlevés au large du Cameroun en novembre 2008.
Il s’applique aujourd’hui à faire de la DGRE une unité d’intelligence géostratégique et de réflexion au service de l’État. Ainsi, ces dernières années, le service a-t-il considérablement investi dans le renseignement électronique. Il a acquis du matériel dernier cri d’écoute et d’interception des communications. Ces moyens lui ont permis de déjouer plusieurs attentats terroristes. La DGRE a également acquis des drones d’observation affectés à la guerre contre Boko Haram.
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