Effondrement d’une grue à La Mecque : septembre noir pour le groupe Ben Laden
Étonnante coïncidence… C’est un 11 septembre qu’une gigantesque grue appartenant au Saudi BinLadin Group (SBG) s’est effondrée sur la Grande Mosquée de La Mecque, sous le coup de fortes rafales de vent, faisant 111 morts et quelque 400 blessés.
Quatre jours plus tard, le roi Salman annonçait des sanctions contre le géant de la construction après que les premiers éléments de l’enquête ont indiqué que la société avait contrevenu aux règles de sécurité.
Un nouveau coup dur pour SBG, déjà soupçonné d’entretenir des liens avec Al-Qaïda, l’organisation terroriste qui fut dirigée jusqu’en 2011 par Oussama Ben Laden, fils du fondateur du groupe renié par sa famille dès 1994. Le décret royal précise que SBG sera exclu de tous les appels d’offres et commandes publiques en attendant l’issue de l’enquête et la fin des procédures judiciaires.
Un audit de ses chantiers est en cours et ses dirigeants ont interdiction de quitter le territoire. « Ces annonces relèvent de la communication officielle, analyse un connaisseur du royaume. L’Arabie marche sur deux pieds : le pétrole et l’économie du pèlerinage. En réagissant rapidement et fermement à ce drame, Salman veut couper court à toute mauvaise publicité. »
Créé en 1931 et basé à Djeddah, le plus grand port de la mer Rouge, SBG, partenaire privilégié de la monarchie dans le BTP, se trouve depuis quarante ans au centre des projets de construction et d’extension successives des mosquées de La Mecque et de Médine.
L’actuel président du conseil d’administration est Bakr Ben Laden, fils du fondateur du groupe, frère d’Oussama et actionnaire majoritaire avec environ 25 % des parts. En 2014, le patrimoine familial s’élevait à 8,4 milliards de dollars, selon le magazine Arabian Business.
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