Cameroun : Woungly Massaga, figure de la lutte armée

Le « Commandant Kissamba » est un ancien chef de la branche armée de l’UPC.

Image176864.jpg © FERNAND KUISSU POUR J.A.

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Publié le 7 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

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Cameroun : la répression des militants nationalistes de l’UPC

La France s’est engagée à ouvrir ses archives concernant la répression féroce qui s’est abattue, au tournant de l’indépendance, sur les militants nationalistes de l’UPC. Mais au Cameroun, les plaies n’ont pas encore cicatrisées.

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Une rivalité vieille de cinquante ans oppose cet octogénaire, qui se définit comme un panafricaniste révolutionnaire et fut l’une des figures de la lutte armée, à Pierre Semengué. Tous deux sont originaires de Lolodorf, dans le sud du Cameroun. Ils ont été dans la même classe en 6e et en 5e, puis Woungly Massaga est parti pour la France.

D’abord scolarisé dans un collège de Die (Sud-Est), il obtient son baccalauréat au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (Centre), puis, en 1960, un doctorat en mathématiques à la Sorbonne. Mais son cœur bat pour la politique. Le voilà président de l’Union nationale des étudiants du Kamerun, une officine de jeunes UPCistes en France. Le trublion est vite expulsé du pays après avoir participé à une manifestation pour protester contre l’assassinat de Patrice Lumumba.

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« Commandant Kissamba »

En 1962, il s’installe à Accra, où il prend en main le secrétariat administratif de l’UPC, tout en conseillant à mi-temps le président Kwame Nkrumah. En 1965, Ahmadou Ahidjo envoie Semengué pour tenter de le convaincre de rentrer. Peine perdue. Massaga réapparaît ensuite aux côtés d’Agostinho Neto en Angola, d’Alphonse Massamba-Débat au Congo, et même à Cuba… À la fin des années 1960, celui qu’on surnomme « Commandant Kissamba » est bombardé chef du deuxième front de l’Armée de libération nationale du Kamerun, la branche armée de l’UPC.

L’Histoire a tranché, Semengué l’a emporté. Mais, aujourd’hui encore, les deux rivaux se narguent : « C’est un tigre en carton », raille le général. « Que l’on nous confronte dans une bataille avec 100 hommes chacun. Semengué ne tiendra pas ! » réplique Massaga.

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