Éthiopie – Cinéma : il faut sauver la brebis Chuni
Premier film de Yared Zeleke, et unique long-métrage éthiopien jamais sélectionné au Festival de Cannes (où il a été projeté en mai dernier), « Lamb » marque l’entrée du septième art éthiopien dans le concert des cinématographies au niveau international. Souhaitons qu’il s’agisse bien là d’un début, ce que, semble-t-il, l’existence de quelques réalisateurs déterminés à prouver leur talent à Addis-Abeba peut laisser espérer.
Lamb, récit par certains côtés autobiographique puisque le cinéaste a dû lui aussi quitter très jeune ses parents, raconte l’exil d’un enfant, Éphraïm, condamné à partir de son village pour aller vivre au loin dans la famille d’un oncle, Solomon, après la mort de sa mère, victime de la famine. Une situation qu’il ne supporte pas, bien qu’il ait pu emmener avec lui l’être le plus cher à ses yeux, sa brebis Chuni, seul héritage de sa mère. Quand Solomon, selon la tradition, décide qu’il faudra sacrifier une bête pour la manger lors d’une prochaine fête, il lui paraît tout indiqué, bien sûr, de désigner comme victime Chuni. Seule issue envisageable pour Éphraïm, s’enfuir avec sa protégée…
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Ce film décrit une Éthiopie subissant encore la pesanteur de vieilles coutumes que la population, surtout dans les zones rurales, n’envisage pas de remettre en question. Quitte à refuser de parier sur l’avenir et à gâcher l’existence des jeunes, comme celle d’Éphraïm mais aussi celle de la fille aînée de Solomon, Tsion, seule femme du village ayant été au lycée et qui rêve d’aller à l’université. Un film-fable qui propose de superbes images et bénéficie d’une réalisation et d’une direction d’acteurs assez bien maîtrisée, mais qui pâtit quelque peu de ses accents souvent mélodramatiques.
Lamb, de Yared Zeleke (sortie en france le 30 septembre).
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