Réfugié syrien en Allemagne, un aller simple pour Mohamad

Venu de Syrie, Mohamad a trouvé un refuge provisoire dans la banlieue de Berlin. Et après ?

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Publié le 1 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Mohamad s’accroche à son téléphone portable, seul lien qui le relie encore à sa famille. Quatre mois qu’il n’a pas vu sa femme et ses deux garçons, installés provisoirement en Turquie. « Je ne voulais pas qu’ils viennent, c’est trop dangereux », se justifie ce Syrien originaire de la région de Zabadani, près de la frontière libanaise. Son voyage lui a coûté 3 000 euros.

Le récit qu’il en fait ressemble à celui de tous les autres migrants venus de Syrie ou d’Afghanistan : un avion jusqu’en Turquie, un bateau de fortune (qui faillit chavirer plusieurs fois) jusqu’en Grèce, la répression policière en Macédoine et en Hongrie, la délivrance, enfin, avec l’arrivée à Vienne, puis à Munich et à Berlin. Désormais, il rêve de s’établir à Hanovre, où il a un ami, de trouver un appartement et de faire venir sa famille.

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En attendant, ses journées sont rythmées par les cours d’allemand qu’offre gratuitement le Sénat de Berlin (deux heures par jour, quatre jours par semaine), les rencontres avec les connaissances faites durant son périple et les repas. « Cela me suffit, admet cet homme de 34 ans au regard doux, j’aime le calme. »

« Quand je parlerai mieux, j’aimerais faire des études

De sa maison aujourd’hui à demi détruite, il ne lui reste que quelques photos. Pour avoir du cash afin de payer les passeurs, il l’a vendue avant de partir. Il habite aujourd’hui un village de conteneurs situé à Spandau, dans la banlieue de la capitale. Aménagé en 1989 pour héberger les réfugiés d’Allemagne de l’Est, l’endroit est propre mais vétuste. Il aurait dû être détruit mais a finalement été conservé pour faire face à l’afflux de ces réfugiés d’un autre genre. Mohamad partage une chambre de 15 m2 avec deux autres hommes. Mais le trio dispose d’une cuisine commune.

Au début, Mohamad se rendait au centre d’action social Caritas pour avoir de la nourriture gratuite, mais à présent il préfère faire ses courses chez les discounters, avec les quelques mots d’allemand qu’il connaît. « Quand je parlerai mieux, j’aimerais faire des études, puis travailler dans le tourisme », dit-il. En Syrie, il était employé dans un centre de téléphonie et donnait des cours d’arabe. Tout est donc à recommencer. Jamais il n’avait imaginé mettre un jour les pieds en Europe. « Ma vie est tellement différente maintenant », souffle-t-il.

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