Mauritanie : jours tranquilles à Doha pour Ould Taya
Dix ans après son renversement, en août 2005, alors qu’il était sur le chemin du retour d’un voyage en Arabie saoudite, l’ancien président mauritanien Maaouiya Ould Taya vit toujours en reclus au Qatar, où l’émir lui a accordé l’asile politique.
Pris en charge dans une confortable villa sécurisée, il n’a jamais quitté Doha depuis sa chute. Il y vit avec Aïcha, son épouse, et leurs enfants (ses deux aînés, une fille et un garçon, issus d’un premier mariage, résident l’une à Nouakchott et l’autre à Las Palmas, aux Canaries), partageant son temps entre la lecture, la prière, les exercices physiques et quelques apparitions à la cour de l’émir.
Selon ses rares visiteurs, celui qui dirigea la Mauritanie pendant près de dix-neuf ans n’a plus aucun contact avec la classe politique de son pays (même ses anciens fidèles), ni avec ses ex-pairs chefs d’État, ni bien sûr avec l’actuel président Ould Abdelaziz, qui fut naguère son aide de camp. Aucune déclaration, aucune interview non plus (cela fait partie de l’accord passé avec les autorités qataries), mais « cela ne l’empêche pas de se tenir informé, ni de penser que l’Histoire réhabilitera son œuvre et son image », confie un proche.
À 74 ans, Ould Taya, qui a depuis longtemps renoncé à reconquérir le pouvoir, aspire aussi à rentrer le moment venu en Mauritanie. Pour y couler ses vieux jours chez lui, dans sa ville natale d’Atar.
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