Tourisme : Maurice, destination vanille

Depuis l’arrivée des vacanciers chinois et indiens, il souffle un vent d’optimisme sur le secteur du farniente. Qui songe à proposer un label regroupant les offres de plusieurs îles.

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Publié le 15 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

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Maurice : en quête d’un second souffle

Véritable « modèle » du continent africain, Maurice jouit d’une économie favorable et d’un État fort, qui garantit la stabilité politique à ses citoyens. Cependant, le modèle affiche aujourd’hui quelques signes d’essoufflement, émanant notamment de sa classe politique.

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Dans son grand bureau à la vice-présidence, Charles Gaëtan Xavier-Luc Duval arbore un sourire épanoui. Il vient de prendre connaissance des derniers chiffres de fréquentation touristique pour le mois de juillet, publiés par Statistics Mauritius : près de 17 % d’augmentation par rapport au mois de juillet 2014. « Nous sommes en passe d’atteindre notre objectif : lisser la fréquentation sur l’année pour ne plus connaître de basse saison », exulte Duval, qui est également ministre du Tourisme.

La défection des pays européens, habituellement pourvoyeurs de touristes, avait en effet valu à ce dernier plusieurs années de déclin

Un résultat obtenu grâce aux contingents de touristes chinois et indiens. Avec une hausse respective de 47 % et 12 % au cours des douze derniers mois, les voyageurs de ces deux marchés émergents font plus que soutenir la croissance du secteur. La défection des pays européens, habituellement pourvoyeurs de touristes, avait en effet valu à ce dernier plusieurs années de déclin.

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L’augmentation globale de 10 % en volume durant les huit premiers mois de 2015 remet la destination mauricienne sur la voie de la convalescence, même si, en valeur, les recettes de la filière restent inférieures à celles de la même période en 2014. Aussi les autorités et les professionnels réfléchissent-ils aux actions à mener pour consolider un secteur qui demeure vital pour l’économie nationale dans un contexte de plus en plus concurrentiel.

« Après plusieurs années passées dans le formol », pour reprendre la formule d’un hôtelier local, l’idée d’un label qui regrouperait les offres des différentes destinations de la région refait donc surface. Jean Claude de l’Estrac, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) depuis 2012 et grand promoteur de ce projet, est confiant. Il veut croire que l’accord signé en mai par les quatre compagnies aériennes nationales des États membres (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles, auxquels s’ajoute La Réunion) permettra enfin la création de cette Alliance Vanille, qu’il appelle de ses vœux.

Jean Claude de l’Estrac espère, à terme, voir naître une compagnie low cost capable d’assurer des vols quotidiens sur le marché intérieur

« Il faut vendre la région comme une destination globale disposant de quatre portes d’entrée [Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles] et, pour cela, nous devons améliorer les liaisons aériennes dans la sous-région et avec le reste du monde », estime Jean Claude de l’Estrac, qui espère, à terme, voir naître « une compagnie low cost capable d’assurer des vols quotidiens sur le marché intérieur ». Ce futur Air Vanille présenterait un double avantage : doper une fréquentation touristique qui, malgré le potentiel unique des îles, représente au mieux 0,05 % du marché mondial et relancer des compagnies nationales en grande difficulté.

En attendant que ces dernières s’accordent pour qu’une filiale commune déploie ses ailes, les gouvernements montrent l’exemple. « Nous souhaitons rassembler nos moyens pour assurer une présence commune à l’international, notamment lors des grands salons touristiques européens », annonce Xavier-Luc Duval. « Espérons que cette initiative ne se réduira pas à un simple concept de marketing… », souffle un expert de la Banque mondiale.

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