Avec « Battlefield », Peter Brook revient à l’essentiel
En 1985, Peter Brook avait fait sensation au Festival d’Avignon avec son chef-d’œuvre « Le Mahabharata ». Trente ans plus tard, il met en scène un épisode inédit de l’épopée indienne, « Battlefield ».
Au lendemain d’une guerre fratricide qui a décimé des millions de guerriers, les survivants doivent construire l’avenir dans un présent au lourd passé. Comment vivre, comment régner et se reconstruire dans un tel contexte ? Que faire des mythes, de la mort, de la vie ? Le jeu des acteurs (Carole Karemera, Jared McNeill, Ery Nzaramba, Sean O’Callaghan), la musique du joueur de djembé Toshi Tsuchitori sont remarquables de finesse et de justesse.
La mise en scène est efficacement dépouillée. « À partir d’un mot, d’une couleur, Peter Brook construit tout un monde, explique Carole Karemera. Dans les contes et les veillées traditionnelles, en Afrique, il y a cette possibilité de titiller l’imaginaire à partir d’un petit élément, d’une référence à une odeur, un objet. Mais je n’avais jamais vu cette possibilité de faire disparaître le personnage au profit d’une idée, comme il le fait dans Battlefield. Petit bouddha aux yeux bleus, avec une vision du monde bienveillante, il sait ce que le théâtre peut encore apporter au monde. »
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