Cacao : le casse-tête ivoirien de Sucden
Le groupe français a subi un dur revers lors de la sélection des opérateurs autorités à exporter du cacao. Son futur dans le pays est désormais en jeu.
C’est le branle-bas de combat chez Sucres et Denrées (Sucden), négociant français de produits agricoles, depuis que le Conseil café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire ne l’a pas retenu dans la liste des 113 sociétés et coopératives habilitées à exporter la récolte de cacao pour la campagne qui a démarré le 1er octobre.
La Banque africaine de développement (BAD), qui a accordé un prêt de 100 millions d’euros à Sucden en juillet, est inquiète, tout comme les banques Société générale et HSBC, qui financent les opérations du négociant en Côte d’Ivoire.
Procédures
Selon plusieurs spécialistes du secteur, la soixantaine de procédures d’arbitrage (une par contrat) que Sucden a déclenchées depuis le début de l’année auprès de la Fédération du commerce du cacao, à Londres, contre Africa Sourcing (pour des raisons de mauvaise qualité du cacao et de non-respect des délais de livraison) mais aussi contre le CCC, expliquerait cette exclusion du premier marché mondial du cacao.
Africa Sourcing, qui bénéficie de généreux quotas d’exportation attribués par le CCC, est en effet dirigé par Loïc Folloroux, le fils de la première dame, Dominique Ouattara. Interrogée par J.A., la direction du CCC jure que l’éviction de Sucden est purement administrative et que l’entreprise peut encore postuler pour la séance de rattrapage des agréments d’exportateurs.
Compromis
Serge Varsano, le PDG de Sucden, a en tout cas dépêché, le 30 septembre, Bernard Assouline, l’un de ses bras droits, pour rencontrer les autorités et leur rappeler qu’il a proposé depuis plusieurs mois trois compromis à la partie ivoirienne, laquelle n’aurait jamais donné suite.
Pour Sucden, une expulsion du marché ivoirien signifierait la fin de son pôle cacao, recréé en 2011 par Derek Chambers, figure légendaire du secteur.
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