Phosphates : en Tunisie, la CPG chancelle

La Compagnie des phosphates de Gafsa a perdu 8,8 millions d’euros en 2014. Et l’année en cours ne s’annonce pas meilleure.

Les mines de Gafsa, en Tunisie. © www.cpg.com.tn

Les mines de Gafsa, en Tunisie. © www.cpg.com.tn

Publié le 15 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

Doyenne des entreprises tunisiennes, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a encore du mal à se remettre du choc de la révolution de 2011. Sur les huit premiers mois de 2015, elle n’a produit que 1,6 million de tonnes, alors qu’elle tablait sur 4,2 millions, selon Hafedh Ben Yahia, directeur du suivi et du contrôle de la production. Autant dire que, sur l’ensemble de 2015, on sera bien loin des 8 millions de tonnes atteintes en 2010.

En cause, les grèves récurrentes, dont celle des 1 700 agents de la Société tunisienne de transport des produits miniers (STTPM), qui exigeaient leur intégration à la compagnie. Faute de stock de matières premières, ils ont fini par immobiliser toute la chaîne, de l’extraction à la transformation, entre fin 2014 et mars 2015.

L’entreprise a enregistré un manque à gagner de plus de 1 milliard d’euros entre 2011 et fin 2013

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Toujours sous la pression des revendications sociales, la CPG, qui a essuyé en 2014 une perte de 20 millions de dinars (8,8 millions d’euros), a par ailleurs été contrainte de réintégrer des activités qui avaient été externalisées, ainsi que le personnel inhérent. Résultat : son effectif est passé de 9 000 à 27 000 employés entre 2010 et 2013.

L’entreprise, qui représentait naguère 4 % du PIB de la Tunisie et 10 % de ses recettes d’exportation, a enregistré un manque à gagner de plus de 1 milliard d’euros entre 2011 et fin 2013. Afin de remettre en bonne marche la filière de transformation, elle s’emploie aujourd’hui à reconstituer son stock de phosphates : celui-ci est ainsi passé de 24 000 à 250 000 tonnes entre mai et août. Reste que la Tunisie aura bien du mal à retrouver sa place de cinquième producteur mondial de phosphate. La concurrence marocaine en profite, qui lui a raflé d’importantes parts de marché, notamment en Inde.

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