Mausolées de Tombouctou : Ahmad Al Faqi Al Mahdi, vandale à la barre de la CPI
Soupçonné d’avoir organisé la destruction des mausolées de Tombouctou, l’ex-chef de la police d’Ansar Eddine a comparu devant la CPI.
C’est une première. La comparution d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi devant la Cour pénale internationale (CPI), le 30 septembre, à La Haye, constitue un événement inédit à plusieurs égards. L’ancien responsable de la police islamique du groupe terroriste Ansar Eddine à Tombouctou, dans le nord du Mali, est le premier suspect poursuivi par la CPI pour destruction d’édifices religieux et monuments historiques, mais aussi le premier jihadiste jugé dans le cadre de l’enquête de la juridiction internationale sur la crise malienne.
Jusqu’à présent détenu au Niger pour fourniture d’armes, ce Touareg de la tribu Al Ansar, également connu sous le nom de guerre d’Abou Tourab, est né il y a une quarantaine d’années dans les environs d’Agoune, à 100 km à l’ouest de Tombouctou. En 2011, ce fonctionnaire de l’éducation rejoint le groupe islamiste radical d‘Iyad Ag Ghali. Il se fera ensuite remarquer comme l’un des chefs de la « Hesbah », la brigade des mœurs chargée d’appliquer la charia à Tombouctou durant son occupation par les jihadistes, d’avril 2012 à janvier 2013.
La FIDH réclame que le suspect soit également poursuivi pour ses « crimes contre des civils, dont le viol et le mariage forcé »
Selon le mandat d’arrêt émis à son encontre, Ahmad Al Faqi Al Mahdi aurait supervisé et participé à la destruction de neuf mausolées de la « cité aux 333 saints », ainsi qu’à celle de la célèbre mosquée Sidi Yahia, située dans la vieille ville et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
De son côté, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) réclame que le suspect soit également poursuivi pour ses « crimes contre des civils, dont le viol et le mariage forcé ». L’audience de confirmation des charges, durant laquelle le procureur devra convaincre les juges qu’il y a suffisamment d’éléments contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi pour ouvrir un procès, a été fixée au 18 janvier.
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