Niger : Ali Idrissa, 44 ans, coordonnateur national du Rotab et de PCQVP
Dans la majorité, dans l’opposition comme dans la société civile, qu’elles soient ou non candidates aux législatives ou à la présidentielle, certaines personnalités s’imposent. Leurs avis et leurs choix seront déterminants pour l’issue des prochains scrutins. Ali Idrissa est coordinateur national du Rotab et de PCQVP.
Le Niger entre deux fronts
Malgré les turbulences qui affectent la région et les menaces terroristes qui planent au nord comme au sud, le pays est en paix. Et Mahamadou Issoufou a eu les coudées franches pour tenter de répondre aux attentes de ses concitoyens. À quatre mois de la présidentielle et des législatives, bilan du quinquennat socialiste.
Directeur général du groupe de presse privé Radio et Télévision Labari (RTL Niger), créé en 2012, Ali Idrissa est surtout connu pour être la bête noire des industriels des secteurs minier et pétrolier au Niger, à commencer par le groupe français Areva. Cofondateur et vice-président de l’une des plus importantes organisations de défense des droits de l’homme et de promotion de la démocratie du pays, Croisade Niger (le Comité de réflexion et d’orientation indépendante pour la sauvegarde des acquis démocratiques), qu’il a créée en 1999 avec d’anciens camarades de l’Union des scolaires nigériens et de l’université de Niamey, Ali Idrissa représente la société civile en tant que membre du comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) Niger.
À la tête du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab) au Niger et membre du conseil d’administration de l’ONG Publiez ce que vous payez (PCQVP), il a été plusieurs fois interpellé pour manifestation illégale par les autorités (notamment le jour de la visite du président français François Hollande à Niamey, le 18 juillet dernier), et ne cesse de réclamer une meilleure répartition des revenus issus des industries extractives entre l’État nigérien et les groupes étrangers. Un thème qu’il est bien décidé à imposer au cœur des élections de 2016.
Il se dit « déçu par Mahamadou Issoufou », dont le programme de lutte contre la corruption n’a, selon lui, pas été mis en place. Le 19 août, lors d’une conférence de presse organisée avec l’ONG Alternative Espace Citoyens, dirigée par Moussa Tchangari, et d’autres organisations de la société civile, il a appelé à l’organisation d’élections libres et crédibles et à l’ouverture d’un « dialogue national » pour les préparer au mieux. Il demande notamment que le nombre de députés ne passe pas de 113 à 171, comme le prévoit la loi adoptée fin octobre 2014 par l’Assemblée nationale sur proposition du gouvernement, estimant qu’ils sont déjà bien assez nombreux et que ces 58 sièges supplémentaires ne feraient que créer encore plus d’emplois fictifs au sein des institutions.
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