Sénégal : la couronne perdue de la Société générale

La filiale de la banque française, numéro un historique au Sénégal, a été distancée par CBAO-Attijariwafa Bank.

L’esprit de cette initiative est de multiplier les modèles bancaires innovants, à la façon de Manko, filiale de Société générale dont les commerciaux sillonnent à moto les quartiers de Dakar. © DR

L’esprit de cette initiative est de multiplier les modèles bancaires innovants, à la façon de Manko, filiale de Société générale dont les commerciaux sillonnent à moto les quartiers de Dakar. © DR

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Publié le 19 janvier 2016 Lecture : 1 minute.

Dure année : la filiale sénégalaise du français Société générale a essuyé en 2014 une perte de 36,4 milliards de F CFA (55,5 millions d’euros), contre des bénéfices de 4,2 milliards de F CFA en 2013. En cause, l’octroi important de crédits sensibles « à des clients ayant subi des événements malheureux et indépendants de leur volonté ; ou à des personnes peu scrupuleuses, dont certaines disposent d’un patrimoine important construit au fil de leur partenariat avec la banque », a expliqué la direction de la Société générale de banques au Sénégal (SGBS).

Selon Alexandre Maymat, responsable Afrique de Société générale, la filiale sénégalaise n’a pas réagi assez vite face à la concurrence des banques marocaines et nigérianes. L’établissement occupe désormais la deuxième place sur le marché, derrière CBAO – mais devant Ecobank Sénégal. CBAO caracole en tête en matière de ressources collectées (554,83 milliards de F CFA) et d’emplois (560,190 milliards de projets financés).

En 2007, les deux institutions affichaient des totaux de bilan très proches : 481,9 milliards de F CFA pour CBAO et 485,9 milliards pour SGBS

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C’est au début des années 2000 que CBAO, alors numéro trois du marché, contrôlé par le groupe Mimran et dirigé par Patrick Mestrallet, a commencé à contester le leadership de SGBS. Alors deux fois plus grosse que sa concurrente, CBAO a peu à peu rattrapé SGBS grâce à ses efforts de restructuration managériale. En 2007, les deux institutions affichaient des totaux de bilan très proches : 481,9 milliards de F CFA pour CBAO et 485,9 milliards pour SGBS. L’acquisition de CBAO en 2008 par Attijariwafa Bank fait basculer les choses. CBAO absorbe Attijari Bank Sénégal et se développe à marche forcée. En 2014, CBAO engrange 26,5 % de revenus de plus que SGBS et compte presque le double d’employés.

Mais, pour la direction de SGBS, rien n’est encore perdu. Au vu de l’accélération du groupe français un peu partout en Afrique et maintenant que les comptes sont apurés, le redressement peut être enclenché.

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