RDC – Moïse Moni Della : « Il nous faut un candidat de l’unité, pas de l’unanimité »

Secrétaire général du Rassemblement des Congolais démocrates et nationalistes (RCDN) et coordonnateur de la plateforme Soutien à Étienne Tshisekedi (SET), pour lequel il a déjà fait campagne en 2011, Moïse Moni Della Idi fait partie de ceux qui, depuis plus d’un an, multiplient les actions de terrain pour barrer la route à un éventuel troisième mandat du président sortant, Joseph Kabila.

L’opposant Moïse Moni Della, président des Conade et membre du Rassemblement de l’opposition en RDC. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

L’opposant Moïse Moni Della, président des Conade et membre du Rassemblement de l’opposition en RDC. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

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Publié le 6 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

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RD Congo : les grandes manoeuvres

Constitution, élections, défiance entre pouvoir et opposition … L’année 2016 s’annonce sous haute-tension.

Sommaire

Opposant radical de longue date et ex-membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) d’Étienne Tshisekedi, Moïse Moni Della a été interpellé début septembre à Kinshasa, pour la troisième fois depuis 2012. Son délit : avoir manifesté place de la Victoire avec d’autres têtes d’affiche de l’opposition, en arborant un tee-shirt estampillé « Non au glissement », afin de sensibiliser les citoyens contre « le glissement du calendrier électoral », c’est-à-dire le report de certains scrutins, notamment présidentiel, au-delà des délais légaux fixés par la Constitution.

Jeune Afrique : Plusieurs voix s’élèvent pour exiger le réaménagement du calendrier global des élections, jugé « trop surchargé ». Qu’en pensez-vous ?

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Moïse Moni Della : Ce réaménagement s’impose. Comme nous faisons face à des contraintes temporelles et financières, nous devons coupler la présidentielle aux législatives et aux provinciales. Cela nous donnera le temps, en amont, d’inscrire sur les listes électorales les nouveaux majeurs et, en aval, d’organiser ces scrutins dans les délais constitutionnels. Quant aux élections locales, elles doivent être renvoyées aux calendes grecques, car elles ne sont pas prioritaires dans le contexte politique actuel.

Nous ne voulons pas du dialogue préconisé par Kabila parce qu’il ne servira qu’à planter le décor du glissement du calendrier électoral

Pour trouver un compromis, notamment sur le processus électoral, le président Kabila appelle au dialogue. Pourquoi refuser cette main tendue ?

Parce que la tripartite, composée de la Ceni [Commission électorale nationale indépendante], de la majorité et de l’opposition, constitue déjà un cadre pour discuter de toutes ces questions électorales. En outre, la communauté internationale n’a cessé d’affirmer qu’elle était prête à financer la présidentielle et les législatives. Alors pourquoi la majorité continue-t-elle à tergiverser en voulant à tout prix organiser les locales alors que le pays ne dispose pas des moyens financiers pour le faire ?

Nous ne voulons pas du dialogue préconisé par Kabila parce qu’il ne servira qu’à planter le décor du glissement du calendrier électoral. Et le peuple n’en veut pas non plus : il prendra ses responsabilités conformément à la Constitution. Laquelle lui demande en effet de faire barrage à toute personne qui chercherait à se maintenir au pouvoir par la force.

Vouloir un candidat commun risque d’être interprété comme une négation de la démocratie. Il y aura donc d’autres candidatures pour faire entendre certaines revendications et idées

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Est-il envisageable que l’opposition désigne un candidat commun à la présidentielle de 2016 ?

Il nous faut un candidat de l’unité, pas de l’unanimité. Celui qui sera en mesure de fédérer autour de lui plusieurs tendances pour gouverner au centre. Vouloir un candidat commun risque d’être interprété comme une négation de la démocratie. Il y aura donc d’autres candidatures pour faire entendre certaines revendications et idées (l’écologie, le genre, etc.), mais seul l’emportera le candidat de l’unité, engagé pour la patrie et qui aura déjà démontré au peuple de quoi il est capable dans la gestion de la chose publique.

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