Centrafrique : règlements de comptes à OK Bangui
Quelles sont les vraies raisons de la démission surprise, le 7 octobre, de Dieudonné Kombo-Yaya, le président de l’Autorité nationale des élections (ANE) ?
Selon l’intéressé, les pressions de la présidence de la République et de la communauté internationale pour organiser coûte que coûte la consultation avant le 31 décembre – date de la fin de la transition – seraient à l’origine de sa décision. Mais c’est une tout autre version que la présidente, Catherine Samba Panza, a donné aux chefs de partis politiques venus s’en inquiéter auprès d’elle. À l’en croire, Kombo-Yaya et son vice-président, Godefroy Mokamanédé (démissionnaire, fin août), ne parviendraient pas à justifier la « disparition » d’une somme de 400 millions de F CFA (610 000 euros) mise à leur disposition.
À l’Élysée comme au ministère de la Défense, on s’inquiète du regain d’activité des milices
Et ils en auraient tiré les conséquences. En attendant d’y voir plus clair, une nouvelle date a été fixée pour la tenue du premier tour de la présidentielle : le 13 décembre, soit plus de deux semaines avant la date butoir (un second tour aura lieu le 24 janvier si nécessaire). Paris y tient fermement, même si, à l’Élysée comme au ministère de la Défense, on s’inquiète du regain d’activité des milices. Au point que, selon nos informations, François Hollande a personnellement demandé à Idriss Déby Itno, son homologue tchadien, qu’il a reçu début octobre, de « lâcher » (et d’éloigner du Tchad) Noureddine Adam, le principal chef de guerre des ex-Séléka. Depuis, ce dernier est réapparu… en Centrafrique.
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