Boko Haram : Obama en renfort

Le président américain envoie trois cents hommes et des drones à Garoua, dans le nord du pays. Objectif : aider les armées de la région à éradiquer Boko Haram.

Paul Biya reçoit le général David Rodriguez, commandant d’Africom, à Yaoundé, 
le 16 octobre. © DR

Paul Biya reçoit le général David Rodriguez, commandant d’Africom, à Yaoundé, le 16 octobre. © DR

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 30 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

À la demande du gouvernement camerounais, le président Barack Obama a accepté, le 14 octobre, de déployer trois cents soldats américains à Garoua, une ville du grand Nord abritant une base aérienne, pour aider à lutter contre Boko Haram. Paradoxalement, ces renforts arrivent alors que, selon la plupart des spécialistes, les capacités militaires de la secte terroriste ont été considérablement réduites sous l’action conjuguée des armées du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger.

Le bilan est lourd : plus de cent morts en trois mois

Mais les apparences sont parfois trompeuses. Boko Haram n’est pas détruite. La secte a changé de mode opératoire. Depuis juillet, elle mène une campagne d’attentats-suicides dans l’Extrême-Nord camerounais. Le bilan est lourd : plus de cent morts en trois mois. La nébuleuse est donc loin d’avoir été vaincue. « Nous avons défendu notre territoire, parfois lors de combats à un contre six. Nous leur avons infligé de terribles pertes et avons mis un coup d’arrêt à leur expansion, se félicite le colonel Didier Badjeck, porte-parole du ministère camerounais de la Défense. Cela ne les a toutefois pas empêchés d’attaquer Amchidé [Extrême-Nord camerounais], le 21 octobre, et Diffa [sud-est du Niger], le lendemain. »

la suite après cette publicité

Soucieux d’anticiper les mouvements de l’ennemi, les militaires donnent la priorité au renseignement, et notamment à la reconnaissance aérienne, qui sera la mission principale des drones d’observation américains basés à Garoua.

Pourquoi Paul Biya s’est-il tourné vers Washington plutôt que vers Paris ? « Dans un souci de diversification des partenaires », répond un diplomate camerounais, qui souligne que la population se montre réticente à l’idée de toute présence militaire étrangère. Un sentiment qui pousse les dirigeants à éviter une coopération exclusive.

La mission de l’opération Barkhane : recueillir du renseignement, puis le faire remonter à N’Djamena, au Tchad, où se trouve une cellule de coordination composée de responsables militaires des pays riverains

Quant aux Français, ils estiment suffisant leur engagement dans l’opération Barkhane, dont quinze à vingt éléments ont été détachés à Diffa (Niger), à la frontière avec le Nigeria. Leur mission : recueillir du renseignement, puis le faire remonter à N’Djamena, au Tchad, où se trouve une cellule de coordination composée de responsables militaires des pays riverains. Par ailleurs, Paris a formé des démineurs et entraîne des forces spéciales à la guerre asymétrique. Avec le déploiement de cette mission, le Cameroun espère précipiter le dénouement de cette guerre budgétivore et surtout coûteuse en vies humaines.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image