Burkina : qui pour assurer la sécurité du président après le démantèlement du RSP ?

Alors que la sécurité des chefs d’État africains vire à l’obsession, les agents chargés de la garantir sont moins nombreux mais mieux formés et mieux équipés. Enquête sur ces hommes qui suivent nos présidents comme leur ombre.

Le président de la transition Michel Kafando (c), le 30 septembre 2015 à Ouagadougou. © AFP

Le président de la transition Michel Kafando (c), le 30 septembre 2015 à Ouagadougou. © AFP

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Publié le 20 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le président Bouteflika et ses gardes du corps, lors de l’inauguration du métro d’Alger. © AFP
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Sécurité des chefs d’État : dans le secret des gardes rapprochées

Alors que la sécurité des chefs d’État africains vire à l’obsession, les agents chargés de la garantir sont moins nombreux mais mieux formés et mieux équipés. Enquête sur ces hommes qui suivent nos présidents comme leur ombre.

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Michel Kafando a d’abord été surpris, puis profondément choqué. Le 16 septembre, sept militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) surgissent armés dans la salle du Conseil des ministres et arrêtent le président de la transition du Burkina Faso, son Premier ministre Isaac Zida ainsi que deux autres ministres. Leur « meneur » ? L’adjudant Nion, jusqu’alors responsable des convois présidentiels et membre de la sécurité rapprochée du président de la République.

De retour à la tête de la transition une semaine plus tard, Michel Kafando s’est empressé de démanteler définitivement le RSP

Officiellement chargés de veiller sur le chef de l’État, ces hommes en treillis léopard commettent la lourde faute de le séquestrer pendant près de trente-six heures et de s’emparer du pouvoir par la force. Leur tentative de coup d’État, dirigée par le général Gilbert Diendéré, précipitera la chute de leur régiment, ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, menacé de dissolution depuis des mois. De retour à la tête de la transition une semaine plus tard, Michel Kafando s’est empressé, avec l’appui de son gouvernement et du reste de la hiérarchie militaire, de le démanteler définitivement.

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Depuis que le chef de l’État a retrouvé ses fonctions, sa sécurité est assurée par des éléments spécialisés de la gendarmerie. Ces hommes, dont certains ont effectué des stages en France auprès du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), ont été spécialement formés à la protection des hautes personnalités et sont habitués à ce genre de mission. Ils gèrent notamment la sécurité du Premier ministre, du président du Conseil national de transition (CNT, le Parlement intérimaire) et d’autres personnalités de l’État. Ils surveillent également la présidence et les résidences officielles de Michel Kafando. C’est en revanche la police qui veille sur ses domiciles privés, comme elle le fait depuis le début de la transition.

Un projet de groupement de force, composé de gendarmes et de quelques militaires et policiers, est à l’étude au sein de l’état-major général des armées, indique une source sécuritaire

Une réflexion est actuellement en cours pour mettre sur pied une nouvelle garde présidentielle. « Un projet de groupement de force, composé de gendarmes et de quelques militaires et policiers, est à l’étude au sein de l’état-major général des armées. Il pourrait être composé d’environ 500 hommes et voir le jour d’ici à quelques semaines », esquisse une source sécuritaire. La présence de policiers dans ce nouveau dispositif fait débat. Préconisée par la Commission de la réconciliation nationale et des réformes, elle est contestée par une partie des militaires et des gendarmes, qui estiment que ceux-ci n’ont pas une formation suffisante pour assurer ce type de mission. Guerre de clocher, quand tu nous tiens…

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