Ouganda : Muhoozi Kainerugaba Museveni, le super-héros de papa

Alors que la sécurité des chefs d’État africains vire à l’obsession, les agents chargés de la garantir sont moins nombreux mais mieux formés et mieux équipés. Enquête sur ces hommes qui suivent nos présidents comme leur ombre.

Muhoozi Kainerugaba (au centre), le fils du président, commande les forces spéciales de l’Uganda People’s Defence Force. © RONALD KABUUBI/AFP

Muhoozi Kainerugaba (au centre), le fils du président, commande les forces spéciales de l’Uganda People’s Defence Force. © RONALD KABUUBI/AFP

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Publié le 19 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le président Bouteflika et ses gardes du corps, lors de l’inauguration du métro d’Alger. © AFP
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Sécurité des chefs d’État : dans le secret des gardes rapprochées

Alors que la sécurité des chefs d’État africains vire à l’obsession, les agents chargés de la garantir sont moins nombreux mais mieux formés et mieux équipés. Enquête sur ces hommes qui suivent nos présidents comme leur ombre.

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«Quand Muhoozi était petit, il avait pour habitude de regarder un dessin animé intitulé Superman, où le héros était toujours un homme blanc. Je suis content que nous puissions désormais avoir un Superman noir. J’étais chiffonné par le fait que des enfants noirs pensent que seul un Superman blanc puisse accomplir de tels exploits. » Ainsi s’exprimait le président ougandais Yoweri Museveni le 18 octobre, après la diffusion du dessin animé Katoto, lors d’une rencontre avec des artistes et membres de l’industrie du divertissement, à Kampala.

Né le 24 avril 1974 à Dar es-Salaam (Tanzanie), Kainerugaba est aussi le fils de Janet Museveni, ministre chargée du Karamoja depuis 2011

Le petit garçon qu’il évoquait ainsi n’est autre que son premier-né, Muhoozi Kainerugaba, actuel commandant des forces spéciales de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF), qui compte en son sein la Presidential Guard Brigade, responsable de la sécurité du chef de l’État. Né le 24 avril 1974 à Dar es-Salaam (Tanzanie), Kainerugaba est aussi le fils de Janet Museveni, ministre chargée du Karamoja depuis 2011.

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Diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst en 2000, passé ensuite par l’Egyptian Military Academy, la Kalama Armoured Warfare Training School, l’US Army Command and General Staff College et le South African National Defence College, Kainerugaba a bénéficié d’un avancement rapide dans la hiérarchie de l’UPDF. Avancement qui, bien entendu, doit tout à son talent et rien au fait d’être le « fils de… ». Second lieutenant en 2000, il est promu major en 2001, puis commandant de brigade au sein de la garde présidentielle. En 2008, après une année passée dans le complexe militaire américain de Fort Leavenworth (Kansas), il devient lieutenant-colonel. Il sera ensuite nommé colonel, puis brigadier et commandant des forces spéciales. Une position d’autant plus intéressante que la garde présidentielle est aussi chargée de la surveillance et de la sécurité des installations pétrolières ougandaises…

Patient, Muhoozi attend, « retweete » fréquemment papa, montre qu’il a gardé une certaine admiration pour les super-héros et reste un soldat dans l’âme

Bien entendu, il ne faut pas voir dans cette carrière éclair une volonté de son père de le voir lui succéder au sommet de l’État. Après quelques médisances entendues de-ci de-là, Kainerugaba a jugé bon de le préciser : « Le pouvoir de choisir comment l’Ouganda est gouverné appartient aux Ougandais et non à un individu. » D’ailleurs, Yoweri Museveni ne le permettrait pas. L’an prochain, le tombeur de Milton Obote compte bien fêter ses trente années de pouvoir par une nouvelle victoire aux élections. Patient, Muhoozi attend, « retweete » fréquemment papa, montre qu’il a gardé une certaine admiration pour les super-héros et reste un soldat dans l’âme. Le 18 octobre, il tweetait une vidéo montrant un samouraï tranchant en deux une balle de baseball projetée à plus de 160 km/h…

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