Quatre start-up africaines à suivre

D’Abidjan à Casablanca et de Tunis à Kigali, « Jeune Afrique » présente un panorama de start-up africaines très prometteuses.

Mehdi Alaoui, co-fondateur de la start-up ScreenDy. © DR

Mehdi Alaoui, co-fondateur de la start-up ScreenDy. © DR

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Publié le 3 décembre 2015 Lecture : 3 minutes.

Un internaute à Abidjan. © Mathieu Olivier pour J.A.
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Télécoms & internet : focus sur les start-up africaines

Dans ce dossier, « Jeune Afrique » revient sur les blocages auxquels sont confrontés les start-up africaines, des difficultés de financement aux erreurs d’analyse du marché. Découvrez également un focus sur de jeunes pousses africaines en pointe ainsi que le décryptage des stratégies africaines de groupes plus matures, tels que le sud-africain MTN, l’opérateur indien Airtel et le géant de l’électronique Motorola Solutions Inc.

Sommaire

ScreenDy (Maroc) : de Casablanca à la Silicon Valley

Fondée fin 2012, ScreenDy a développé une interface permettant de créer sur mesure et très facilement des applications mobiles. Lancée gratuitement fin septembre, elle a déjà remporté plusieurs prix à l’international, dont le prestigieux MIT Enterprise Forum Arab Startup Award. En attendant la mise en place d’une offre payante dans six mois, la société a déjà généré, selon son fondateur, Mehdi Alaoui, près de 1 million de dollars (environ 929 000 euros) de revenus cumulés en revendant des applications.

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Parmi sa cinquantaine de clients : Microsoft et le gouvernement de Dubaï. Pour bénéficier d’un environnement plus favorable, Mehdi Alaoui et le second cofondateur, Khalid Tabyaoui, se sont installés dans la Silicon Valley en mars ; leurs 13 employés sont, eux, basés à Casablanca. ScreenDy prépare une deuxième levée de fonds d’ici à la fin de l’année, après celle de 300 000 euros effectuée auprès de deux business angels français. Cette fois-ci, le montant visé est de 5 millions de dollars. Une dizaine d’investisseurs seraient déjà intéressés.

Foyo (Rwanda) : la santé au bout du SMS

Aphrodice Mutangana ne sera jamais médecin comme il le rêvait. Mais les consultations de cet agronome formé au web en autodidacte sont aujourd’hui les plus suivies du Rwanda. En 2011, il fonde Foyo, au sein du kLab, l’incubateur de Kigali. Son produit phare : m-Health, une application mobile consacrée aux conseils médicaux – l’entrepreneur en herbe n’a pas complètement renoncé à ses ambitions de jeunesse.

L’application aurait déjà plus de 6 000 abonnés : suffisant pour être rentable

Son système met en relation, par SMS, des professionnels de santé et des patients en quête d’un diagnostic ou d’une ordonnance. Les abonnés reçoivent également chaque jour un SMS leur prodiguant des conseils personnalisés. Si besoin, ils peuvent échanger avec un spécialiste – ce qui est presque impossible autrement au Rwanda, tant ces derniers sont peu nombreux. L’application aurait déjà plus de 6 000 abonnés : suffisant pour être rentable. Prochaine étape : le développement au Bénin et au Gabon.

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Airshop (Côte d’Ivoire) : l’appli parée au décollage

Tout est né d’une frustration. Francis Yapobi voulait profiter d’un voyage entre Paris et Abidjan pour acheter un ordinateur au duty free de l’aéroport de Roissy. Mais impossible de trouver ce qu’il cherchait. Ce diplômé du master « entreprendre » de l’EM Lyon décide alors de développer une application, qui doit être lancée prochainement, pour réserver et payer ses produits détaxés en ligne.

La start-up vient d’annoncer un partenariat avec Air France et l’aéroport d’Abidjan

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« Vous recevez un coupon qu’il faudra ensuite scanner à la boutique de l’aéroport le jour du départ », explique Francis Yapobi. Il sera même possible de passer commande auprès d’un proche si l’on ne voyage pas soi-même. La start-up vient d’annoncer un partenariat avec Air France et l’aéroport d’Abidjan. Autofinancée pour son lancement, elle est désormais à la recherche d’investisseurs.

Chifco (Tunisie) : l’entrée en Bourse dans le viseur

Spécialisée dans l’internet des objets (le pilotage à distance des équipements connectés), la start-up tunisienne a démarré ses activités avec un capital de 5 000 dinars (environ 2 500 euros) en 2011. Après avoir levé 1,4 million de dinars début 2015 auprès de la Banque d’affaires de Tunisie, elle est désormais valorisée à près de 3 millions, selon son fondateur Amine Chouaieb.

Elle a généré depuis sa création quelque 700 000 euros de revenus

Basée en Tunisie et en France, Chifco emploie 30 personnes et compte des partenaires en Algérie, au Maroc, en Afrique du Sud et aux États-Unis. Elle a généré depuis sa création quelque 700 000 euros de revenus, avec pour principaux clients des opérateurs de télécoms et des fournisseurs d ‘accès (Tunisie Télécom, Orange … ). Forte de son succès, la start-up songe à s ‘introduire en Bourse.

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