Terrorisme : ce spectre qui hante l’Euro 2016 de football
Avec le recul, les autorités françaises vont finir par se dire que l’Union des associations européennes de football (UEFA) ne leur a pas fait un cadeau en leur confiant l’organisation du premier Euro à vingt-quatre équipes.
Avant même les attentats du 13 novembre, les pouvoirs publics n’ignoraient rien des menaces qui pesaient sur un événement censé attirer entre 7 et 8 millions de personnes réparties sur dix sites. Après, la question de son maintien est posée avec d’autant plus d’acuité que les jihadistes du Stade de France avaient l’intention d’y perpétrer un carnage pendant le match amical France-Allemagne.
L’hypothèse que l’Euro 2016 ait lieu ailleurs qu’en France semble exclue. Reste à améliorer la sécurité. « Les moyens humains et matériels ont déjà été dimensionnés à un niveau élevé par les organisateurs, estime Ziad Khoury, directeur de la sécurité. Ils pourront encore être ponctuellement renforcés avec l’aide du secteur privé. Cette question a été soigneusement prise en compte dès le dépôt du dossier de candidature et planifiée depuis plus de deux ans en étroite concertation entre les organisateurs et l’État. C’est pour nous une priorité. Notre stratégie n’est nullement remise en cause, mais elle va devoir être modulée en fonction de l’analyse des risques. »
Le comité d’organisation va devoir se pencher sérieusement sur le dossier ultrasensible des « fan-zones » que doivent financer et sécuriser les villes d’accueil
Piloté par l’ancien préfet de police Jacques Lambert, le comité d’organisation va devoir se pencher sérieusement sur le dossier ultrasensible des « fan-zones » que doivent financer et sécuriser les villes d’accueil. « Gardons-nous de tirer de l’actualité dramatique des conclusions précipitées, dit encore Ziad Khoury. Pour en évaluer les conséquences, une concertation sera menée entre tous les acteurs sur cette question des fan-zones comme sur toutes les autres. »
