Togo : opération détente à Lomé

À Lomé, l’industrie des loisirs semble avoir de beaux jours – et de belles nuits – devant elle. Du nord de la ville au bord de mer, petit aperçu des restaurants, clubs et animations qui valent le détour.

Sur la plage du Marcelo Beach Club. © PITA/APRÉSENT POUR J.A.

Sur la plage du Marcelo Beach Club. © PITA/APRÉSENT POUR J.A.

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Publié le 16 décembre 2015 Lecture : 5 minutes.

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Lomé n’est certes pas Abidjan, pourtant, depuis quelques années, la capitale togolaise rattrape son retard en matière d’ambiance. Chaque mois s’ouvrent de nouveaux établissements qui prouvent que, malgré la crise, l’industrie des loisirs a de beaux jours – et de belles nuits – devant elle. Et chaque fin de semaine, en plus des Loméens, la ville voit déferler une vague de touristes en quête d’animation : Togolais en vacances ou en week-end, expatriés, touristes au long cours ou de la région… Tels les voisins béninois qui, du jeudi soir au lundi, prennent d’assaut les « spots » branchés de l’agglomération – à tel point que les voitures immatriculées « RB » (République du Bénin) sont parfois les plus nombreuses dans certains quartiers.

Pendant longtemps, le lieu de rassemblement privilégié des « boucantiers » (ceux qui friment avec des marques de luxe et « claquent » leur argent dans les gadgets et les sorties…) était Dékon, quartier d’affaires et populaire du centre-ville. Si ce dernier compte encore quelques lieux branchés ou de charme, il en a cependant perdu l’exclusivité, au profit de nouveaux quartiers.

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Importée depuis quelques années par des expatriés, la mode de l’afterwork (rendez-vous juste « après le travail »), privé ou public, en petit ou en grand comité, se démocratise. Notamment parce que certains établissements ont aménagé des espaces qui s’y prêtent, comme le bar-restaurant Le Balkan, situé en face du stade omnisports de Kégué.

Lomé s’est par ailleurs découvert une passion pour la dive bouteille, comme en témoignent les nombreux « caves » et bars à vins qui fleurissent dans ses différents quartiers. La référence en la matière est La Route des Vins, sur le boulevard du 24-Janvier, mais d’autres établissements, quoique plus modestes d’apparence, offrent désormais des crus de qualité et un cadre convivial qui attirent une clientèle jeune. C’est le cas de la Cave Tabis, à Djidjolé, qui propose vin, bière et alcools importés.

Les jeunes préfèrent le cadre plus doux des bars d’ambiance aux boîtes de nuit, par ailleurs plus accessibles d’un point de vue financier

Côté restauration, Le Beluga et Le Patio s’imposent comme les meilleures tables de Lomé. Réservés à une clientèle aisée, ces lieux accueillent chaque jour le gotha du monde politique et des affaires. La réputation du Beluga, situé dans le quartier populaire de Bè, proche du centre-ville et des grandes entreprises, n’est plus à faire. Quant au Patio, ouvert en juillet dans le nouveau quartier administratif de Lomé II (près de la présidence, de la primature, des ministères et ambassades), il gagne à être connu. Outre ces deux établissements, les restaurants des grands hôtels (Ibis, Sarakawa, Sancta Maria, etc.) restent appréciés, à juste titre, par la clientèle d’affaires et les touristes.

Pour ce qui est des grands événements culturels et musicaux, le Palais des congrès de Lomé a perdu un peu de terrain face à la concurrence du stade municipal et, surtout, à celle du Grand Rex, qui accueille désormais les stars et les concerts les plus en vue de la capitale. Ce dernier est situé en face du Montecristo Night-Club (où le footballeur Emmanuel Adebayor a ses habitudes). Dans l’ensemble, les boîtes de nuit perdent elles aussi de leur superbe. Le légendaire Byblos ayant fermé ses portes, Le Privilège (night-club de l’hôtel Palm Beach) est le seul survivant des grands clubs historiques qui faisaient les nuits de Lomé il y a encore quelques années.

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Aujourd’hui, les jeunes leur préfèrent le cadre plus doux des bars d’ambiance, par ailleurs plus accessibles d’un point de vue financier. Ainsi Le Fief Pub Club, à Hanoukopé (vieux quartier du sud du centre-ville), qui allie décoration soignée, bonne ambiance et tarifs compétitifs, est devenu l’un des établissements les plus fréquentés de la capitale. Plus au nord, sur le boulevard Jean-Paul-II, le bar-restaurant Le Refuge, lifté et agrandi depuis un an, en plus des shows qu’il accueille (concerts, spectacles de danse, événements…), dispose désormais d’une pizzeria qui permet d’assouvir à moindres frais les faims nocturnes des fêtards.

Chaque week-end, le Marcelo Beach Club et le Pure Plage accueillent des milliers de Loméens et de touristes en quête de farniente et de bon temps

Enfin, parmi les lieux de détente préférés des Loméens et des touristes, il ne faut pas oublier les plages de sable blond qui bordent le sud de la capitale. « Lorsqu’on a la chance d’avoir l’une des plus belles côtes d’Afrique de l’Ouest, il s’agit d’en profiter au maximum », souligne dans un large sourire Alex Amouzou, rencontré au Marcelo Beach Club. Avec le Pure Plage, c’est l’une des plages privées les plus appréciées de Lomé : hôtel et bungalows avec piscine, restaurant, bar, paillotes et transats avec vue sur la mer, beach-volley, activités nautiques, etc. Chaque week-end, ces deux complexes situés au sud-est de la capitale, près de Baguida, accueillent des milliers de Loméens et de touristes en quête de farniente et de bon temps. Au menu, bonne musique, concerts, soirées à thèmes, barbecues…

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Ils sont désormais concurrencés par le centre de loisirs et de vacances O Lodge, qui a ouvert en février à 30 km au sud-est du centre de la capitale. Situé sur le lac Togo, le nouveau complexe antistress dispose d’une petite capacité hôtelière (une dizaine de chambres), d’un restaurant, d’un bar et de multiples arguments de poids, dont deux piscines (avec toboggans), des aires de jeux et des animations pour les enfants et les adolescents, un terrain de pétanque, des catamarans, kayaks et petits bateaux à moteur, sans oublier une foule de transats et de parasols. Ici, deux maîtres mots : loisirs et relaxation.

VOLUTES À VOLONTÉ

Ambiance cosy, en hauteur, avec vue imprenable sur le port de Lomé… Le premier bar à cigares du pays a ouvert en juillet à Baguida, en proche banlieue de Lomé. Les amateurs ne sont plus contraints de bouder leur plaisir ni de devoir s’isoler dans les jardins d’un hôtel ou les recoins d’un pub pour tirer quelques coupables bouffées. Du jeudi au samedi, dès la tombée de la nuit, ils sont désormais nombreux à emprunter la voie caillouteuse et sinueuse partant du boulevard du Mono (route nationale 2, sur le front de mer de la capitale) pour rallier le Lounge Beach Club – dont le parking, constellé de grosses cylindrées allemandes, françaises et même américaines, affiche le standing des habitués de l’établissement, géré par Chrystal Lawson.

Situé dans l’enceinte du complexe Marcelo Beach Club (qui comprend déjà un restaurant), le Lounge est bâti sur un seul niveau, en hauteur, où l’on accède donc par un escalier. Ici, point d’espaces privés ou semi-privés, juste un grand salon, ponctué de fauteuils et de tables estampillés artisanat local, et un bar. La décoration est douce et chaleureuse, la musique raffinée, distillée selon une programmation propre à bercer les volutes de fumée et les oreilles des clients. Lesquels ont à leur disposition toute la gamme des spécialités made in Cuba (Cohiba, Trinidad, Montecristo, Romeo y Julieta, Partagas, Cabañas, etc.). Cerise sur le gâteau : la terrasse du Lounge, avec vue panoramique sur le port de Lomé et ses lumières.

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