BD : au cœur du délire colonial avec « Arsène Schrauwen »
En cette fin d’année, J.A. vous propose une sélection d’ouvrages voyageant entre l’Afrique et le Sud des États-Unis, et réalisés par des photographes, des dessinateurs, des peintres ou des romanciers. À offrir ou à s’offrir.
Beaux livres : la sélection de Jeune Afrique pour la fin de l’année 2015
En cette fin d’année, Jeune Afrique vous propose une sélection d’ouvrages voyageant entre l’Afrique et le Sud des États-Unis, et réalisés par des photographes, des dessinateurs, des peintres ou des romanciers. À offrir ou à s’offrir.
«Le 7 décembre 1947, Arsène Schrauwen embarqua à bord du bateau qui le conduirait des rives glaciales de l’Escaut aux plages étouffantes de la colonie » : ainsi commence la bande dessinée Arsène Schrauwen, réalisée par le petit-fils dudit Arsène, Olivier Schrauwen, et publiée par L’Association. Étrange album se déroulant sur 280 pages en rouge et bleu, ce véritable roman graphique offre un moment de lecture à la fois stimulant et pénible. Stimulant, parce qu’il ne suit aucune mode et développe une esthétique personnelle sans concession, aux limites de l’absurde.
Pénible, parce qu’il plonge au plus profond du délire colonial, auscultant scalpel en main une communauté de colons s’essayant à mettre le monde en coupe réglée et incapables de voir, encore moins d’accepter, le merveilleux autour d’eux. À la fin de ce voyage au bout de la nuit célinien, Arsène, peut-être, sera sauvé. Parce que la poésie l’habite, parce qu’il a gardé presque intacte sa capacité d’aimer. Le malaise demeure pourtant, rien n’indiquant que « la colonie » pourra se libérer un jour des délires matérialistes de l’homme blanc.
Arsène Schrauwen, d’Olivier Schrauwen, éd. L’Association, 280 pages, 35 euros
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