Moyeme Baniab (Société générale) : « Au Togo, nous arrivons sur un marché très concurrentiel »

Le groupe français a ouvert sa première succursale dans le pays en juin. Il espère devenir un acteur de référence en se concentrant d’abord sur le segment corporate.

Moyeme Baniab dirige la première succursale de Société générale Bénin, ouverte à Lomé en juin 2015. © PITA/APRÉSENT POUR J.A.

Moyeme Baniab dirige la première succursale de Société générale Bénin, ouverte à Lomé en juin 2015. © PITA/APRÉSENT POUR J.A.

Publié le 16 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

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Pour piloter son implantation au Togo, le groupe français Société générale (SG) s’appuie sur l’expérience d’un professionnel local. Moyeme Baniab a démarré sa carrière à la Banque internationale pour l’Afrique (BIA Togo) et, au début des années 2000, il a intégré la Banque populaire des Caisses d’épargne du Togo, dont il fut directeur général adjoint avant d’en prendre les commandes. Il dirige désormais la première succursale de Société générale Bénin, ouverte à Lomé en juin et qui, dans un premier temps, s’adresse à une clientèle corporate : multinationales, sociétés d’État, ONG et organismes régionaux ou internationaux, mais aussi PME et groupes locaux.

Jeune Afrique : Qu’est-ce qui a incité Société générale à s’établir à Lomé ?

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Moyeme Baniab : Le groupe arrive au Togo dans un environnement en forte mutation, qui, sur le plan économique, se caractérise par des réformes importantes, des investissements massifs dans des secteurs clés, avec notamment la modernisation des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. Tout cela s’inscrit dans un contexte politique stable depuis plusieurs années, crée les conditions d’une croissance robuste, et le pays espère tirer des -dividendes de ses investissements.

L’environnement bancaire plus particulièrement est très attractif. Lomé compte 16 établissements de crédit, dont 14 banques, et la concurrence est rude. Nous arrivons sur un marché que nous savons hyper difficile et concurrentiel. Mais nos premiers pas sont très intéressants, avec des résultats encourageants qui ont dépassé nos attentes.

Malgré notre position de challenger, nous devrions rapidement devenir un acteur de référence

C’est-à-dire ?

Avant même notre ouverture, nous nous sommes engagés sur des apports de financements de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA au profit de l’État togolais, nous préparons actuellement trois grosses opérations dans des projets d’infrastructures routières et, par ailleurs, nous avons un encours de crédit non négligeable pour le secteur privé. Donc, malgré notre position de challenger, nous devrions rapidement devenir un acteur de référence.

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Quels sont vos défis ?

Le premier d’entre eux, qui est justement d’installer l’image du groupe, est déjà en partie gagné puisque SG bénéficie d’une excellente réputation sur le marché international. Nous voulons aller plus loin en enracinant cette image au Togo, où SG est pour le moment la seule enseigne internationale du marché, et faire du groupe un acteur majeur du paysage bancaire national. Cela passe évidemment par notre connaissance intime du marché, par l’expérience du groupe en Afrique [où il est désormais présent dans 18 pays]. Mais il faut en même temps proposer une offre forte, avec une qualité totale de services – qui est l’ADN de SG -, en essayant d’anticiper au maximum les évolutions du marché.

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Envisagez-vous d’ores et déjà d’étendre votre réseau ?

Nous avons estimé que nous n’étions pas encore suffisamment armés pour nous lancer dans les activités de détail. Notre objectif pour le moment est donc de nous concentrer sur le segment corporate, pour accompagner le développement de l’économie togolaise. La priorité n’est donc pas d’ouvrir nombre d’agences, mais nous serons là où il le faudra pour servir nos clients.

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