Le Fima au Niger : catwalk contre kalach

Sécurité oblige, le Fima n’a pu ouvrir ses portes à Niamey le 25 novembre. Le styliste nigérien espère réussir à financer le report de son festival.

Le couturier, à Paris, en 2005. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Le couturier, à Paris, en 2005. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Clarisse

Publié le 2 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

En 1998, en pleine rébellion touarègue, Seidnaly Sidahmed alias Alphadi organisait le premier Festival international de la mode en Afrique (Fima). Au milieu de nulle part, aux portes de l’Aïr et du Ténéré, dans un magnifique théâtre de dunes de sable, le prince du désert avait dressé 800 tentes, construit quatre restaurants et mis à la disposition de ses 1 500 convives triés sur le volet une centaine de 4×4.

Elle a été reportée la veille par le gouvernement en raison de risques d’attentat

Une débauche de moyens qu’Alphadi n’aura pas l’occasion de déployer pour la 10e édition de cette grand-messe de la mode africaine, du moins pas dans l’immédiat. Prévue du 25 au 29 novembre à Niamey, elle a été reportée la veille par le gouvernement en raison de risques d’attentat.

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Dépité, Alphadi ? Sans doute un peu. Même s’il assure avoir accepté la décision de bonne grâce, « par compassion » également pour le Mali, après l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre. Quelque 140 invités de 18 pays étaient déjà présents dans la capitale nigérienne, et il a fallu en dissuader 200 autres de s’y rendre.

Sans avancer de nouvelle date, Alphadi soutient que le festival se tiendra « très prochainement »

Placé sous le signe de la paix, le Fima 2015 devait réunir 3 000 participants venus du monde entier pour quatre jours de défilés et de concerts, l’occasion de regards croisés entre les créateurs africains et leurs pairs occidentaux. Sans avancer de nouvelle date, Alphadi soutient que le festival se tiendra « très prochainement ».

Et d’évoquer une dernière déconvenue : les trois quarts des 980 millions de F CFA (près de 1,5 million d’euros) de budget ont été consommés… À 58 ans, l’homme qui a fait du rayonnement de l’industrie textile africaine son combat sait qu’il devra encore aller au charbon. Certes, des partenaires lui ont manifesté de la sympathie, mais de là à les convaincre de remettre la main à la poche…

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