Maroc – Hakima El Haité : après la COP21, cap vers la COP22
En pointe lors de la conférence de Paris, la ministre marocaine de l’Environnement prépare déjà l’édition 2016. Qui se tiendra à Marrakech.
«Le climat change : les sociétés sont en mouvement, elles n’ont pas attendu les gouvernements. Il va falloir nous mettre à niveau. » Déjà très active à la COP21, à Paris, où son pays, le Maroc, était à la tête du groupe Afrique, Hakima El Haité, 50 ans, ministre déléguée à l’Environnement, sera en première ligne à la COP22, qui se tiendra à Marrakech en 2016. Nul doute que cette femme de caractère, proche de la sœur du roi, Lalla Hasna, elle-même présidente de la Fondation Mohammed-VI pour la protection de l’environnement, saura y faire entendre sa voix.
Figure du Mouvement populaire, un parti de droite libéral au fort ancrage rural, « Hakima », comme l’appelle affectueusement Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, a engagé de nombreuses réformes et mis son ministère au vert. À l’instar de sa maison, où elle recycle tout, récupère l’eau fluviale pour sa piscine et a installé des panneaux solaires.
Elle s’engage en politique au lendemain des attentats de Casablanca, en 2003
Enfant, El Haité se rêve médecin, mais la découverte de la microbiologie de l’eau change son regard sur le monde. « J’ai compris pourquoi l’oued Fès, qui passait sous la maison de mon oncle, s’était asséché ; pourquoi les fontaines du patio de la maison de mes parents s’étaient mises à sentir mauvais… ». Après avoir obtenu deux doctorats et créé EAUGlobe, une entreprise spécialisée dans l’ingénierie et les travaux environnementaux, elle est depuis 2013 à la tête du tout premier ministère délégué à l’Environnement.
Dernière (et unique fille) d’une fratrie de neuf, El Haité s’inspire de sa mère. « Elle n’était pas féministe, mais nous étions tous logés à la même enseigne. Mon père, mes frères et moi passions la serpillière, aidions à faire le pain et la cuisine. »
Pour ses filles, elle s’engage en politique au lendemain des attentats de Casablanca, en 2003. « Je leur devais de défendre l’idée de justice sociale et d’égalité entre les sexes, de me battre pour un Maroc où l’islam a toujours été tolérant et ouvert. »
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