Le musée Guggenheim de Bilbao à l’heure africaine

Jusqu’au 21 février 2016, le Musée Guggenheim présente 120 œuvres d’artistes et de designers qui racontent les transformations du continent.

Photographies d’Omar Victor Diop (ci-dessus) et de J.D. Okhai Ojeikere (en bas). © OMAR VICTOR DIOP/PRESSE GUGGENHEIM BILBAO

Photographies d’Omar Victor Diop (ci-dessus) et de J.D. Okhai Ojeikere (en bas). © OMAR VICTOR DIOP/PRESSE GUGGENHEIM BILBAO

Julien_Clemencot

Publié le 25 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

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Les mutations du continent sont désormais – et à juste titre – l’une des fascinations les mieux partagées en Europe dans le monde de l’art. Après la dernière biennale de Venise et l’exposition « Beauté Congo » de la Fondation Cartier, à Paris, le Musée Guggenheim de Bilbao (Espagne), en partenariat avec le Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein (Allemagne), s’ouvre à son tour aux créations contemporaines africaines en explorant dans l’exposition « Making Africa », jusqu’au 21 février 2016, les métamorphoses des sociétés subsahariennes.

Au programme : 120 œuvres d’artistes et de designers – des plasticiens Wangechi Mutu (Kenya) et Bodys Isek Kingelez (RD Congo), décédé en mars, au photographe Omar Victor Diop (Sénégal) – qui racontent les transformations sociales, économiques, technologiques du continent, mais aussi le rapport qu’entretiennent les créateurs avec leur environnement et leurs racines. « Nous devons repenser des concepts comme le recyclage, le réaménagement, l’informel, afin de dépasser le sentiment de déficit adossé à l’Afrique », estime pour l’occasion le Nigérian Okwui Enwezor, critique d’art et directeur de la Haus der Kunst de Munich (Allemagne).

Les étranges lunettes de Cyrus Kabiru © Carl De Souza/AFP/Guetty Images/Presse Guggenheim Bilbao

Les étranges lunettes de Cyrus Kabiru © Carl De Souza/AFP/Guetty Images/Presse Guggenheim Bilbao

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L’exposition de Bilbao, si elle place le design au centre de sa réflexion, n’entend pas s’arrêter à la conception d’objets prévus pour être produits de manière industrielle. Au-delà des meubles, toutes les formes d’art, des maquettes au graffiti en passant par la vidéo, sont convoquées. L’ampleur du sujet, en allant des indépendances jusqu’au XXIe siècle, est telle que le musée fait bien des impasses. Mais le propos n’en reste pas moins pertinent, tant il y a à dire sur ce continent de 1 milliard d’habitants qui, pendant des décennies, a été cantonné en Occident à une foultitude de clichés.

Les lunettes de l’artiste kényan Cyrus Kabiru, faites d’éléments récupérés, brouillent les frontières entre art, mode et design, mais aussi entre les concepts de déchet et de matériau. Avec son fauteuil Sansa fait de fil d’acier, le designer malien Cheick Diallo rend quant à lui visible le processus de création pour un résultat sobre, robuste et moderne. Bilbao offre également une vision prospective, avec la série d’illustrations de la marque de mode Ikiré Jones mettant en scène ses collections de vêtements à Nairobi, Lagos ou Johannesburg… en 2081.

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