Quand les Tchadiens volèrent au secours de leurs voisins

De nombreux civils, célèbres ou anonymes, ont volé au secours de leurs voisins maliens, nigérians et centrafricains pris dans la tourmente.

Dans le camp de réfugiés « Dar-es-salam », au Tchad, le 7 avril 2015 © Philippe Desmazes/AFP

Dans le camp de réfugiés « Dar-es-salam », au Tchad, le 7 avril 2015 © Philippe Desmazes/AFP

Madjiasra Nako

Publié le 30 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Où va le Tchad ? © Philippe Desmazes/AFP
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Où va le Tchad ?

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« C’est au cours d’une visite aux forces tchadiennes dans les Ifoghas que j’ai réalisé qu’il fallait aider ces enfants. Je sais, pour l’avoir vécu, ce que c’est qu’être un enfant dans un pays en guerre », explique le député tchadien Théophile Madjitoloum Yombombe. Honorant une promesse faite il y a un an, il vient d’expédier plus de 1 000 kits scolaires à Bamako, destinés aux enfants de Gao – en attendant de voler au secours des enfants de Centrafrique et du Darfour, début 2016. Le 10 décembre 2014, la Fondation Théos, qu’il préside, avait en effet déjà offert aux élèves de Gao, de Tombouctou et de Kidal quelque 20 000 cahiers, portant en peul, en songhaï et en tamasheq des messages de paix et d’amour. Un don reçu avec beaucoup d’émotion par les familles et responsables administratifs maliens.

Un élan de solidarité

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Quelques jours plus tard, des centaines de chefs d’entreprise, de femmes et d’hommes avaient spontanément apporté qui des sacs de riz et d’oignons, qui des couvertures, qui du bétail dans la cour du ministère des Affaires sociales, à N’Djamena, afin d’aider les réfugiés fuyant la guerre en Centrafrique. Cet élan de solidarité, venu de toutes les régions du pays, est estimé à plus de 2 milliards de F CFA (plus de 3 millions d’euros).

Il s’est poursuivi jusqu’à Bangui, où les avions affrétés pour rapatrier les Tchadiens ont apporté en soute des tonnes de vivres qui ont permis de soulager des centaines de femmes et d’enfants, réfugiés dans une aile de l’aéroport de Bangui-Mpoko en attendant d’être embarqués pour le Tchad, où ils sont désormais pris en charge. Les milliers de Nigérians contraints de quitter leur ville ou leur village pour fuir les exactions de Boko Haram bénéficieront du même élan d’humanité à leur arrivée sur les rives du lac Tchad.

Les artistes tchadiens ne sont pas en reste. Les membres du collectif constitué autour du rappeur Ray’s Kim Edm appellent à la vigilance et à la solidarité en se proclamant citoyens de Fotokol et de Maroua (Cameroun), de Maiduguri, de Gambaru et de Dikwa (Nigeria) : autant de villes durement touchées par la folie de Boko Haram.

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