Les écoutes entre Soro et Bassolé, une affaire qui fait du bruit…
Des enregistrements qui donneraient à entendre les voix de Guillaume Soro et de Djibrill Bassolé au moment du coup d’État de septembre pourraient envenimer les relations entre Ouagadougou et Abidjan. Le point sur les acteurs concernés par ces documents sonores.
Côte d’Ivoire – Burkina : destins croisés
Entre le président ivoirien, Alassane Ouattara et le nouveau chef de l’État burkinabé, Roch Kaboré, l’amitié est ancienne. Tout comme les liens entre leurs pays respectifs. Retour sur une très longue histoire mêlée.
Yacouba Isaac Zida, Premier ministre du gouvernement de transition
Longtemps proche de Guillaume Soro, qu’il a connu à l’époque de la rébellion ivoirienne, il est l’un des premiers à avoir détenu et fait fuiter les enregistrements.
Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères
Emprisonné à Ouagadougou, cet ancien militaire doté d’un réseau très étendu en Afrique de l’Ouest est accusé d’avoir comploté avec Guillaume Soro et Gilbert Diendéré pour soutenir les putschistes du 17 septembre.
Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité
Dans la conversation présumée entre Soro et Bassolé, il apparaît comme étant chargé du dossier burkinabè par ADO (avant la présidentielle). Celui qui a la main sur les services de renseignements ivoiriens est proche de Kaboré depuis des années. Il pourrait profiter de cette affaire dans la course à la succession de Ouattara.
Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale
Au-delà de son soutien présumé aux putschistes, ce proche de Compaoré et de Diendéré depuis le déclenchement de la rébellion ivoirienne en 2002 pourrait se voir accusé des meurtres de Désiré Tagro (un proche de Laurent Gbagbo tué le 12 avril 2011) et d’Ibrahim Coulibaly (un ancien rebelle tué le 27 avril 2011), si les enregistrements sont authentifiés.
Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré
Le général, au cœur du coup d’État du 17 septembre mené par ses hommes, est détenu à Ouagadougou. Il était resté en contact avec Soro, Bassolé et Compaoré après la chute de ce dernier, en octobre 2014.
Salif Diallo, bras droit de Roch Marc Christian Kaboré
Chérif Sy, président du Conseil national de transition
« Quand on va finir tout ça là, il y a deux personnes que tu dois accepter que moi je règle. Il y a Salif Diallo et un Sy. » Des propos qu’aurait tenus Guillaume Soro lors de l’une de ses conversations supposées avec Bassolé. Les deux hommes ont joué un rôle important durant la transition.
Alassane Dramane Ouattara, Président
Ami de Compaoré, qu’il a accueilli en exil, et de son successeur,
Roch Marc Christian Kaboré,
qu’il connaît depuis des années, le chef de l’État est gêné par cette affaire qui pourrait en outre alimenter la guerre de succession que se livrent Soro et Bakayoko.
Moustapha Limam Chafi, ancien conseiller de Blaise Compaoré
Cité dans la conversation présumée entre Soro et Bassolé (« Mayaki » est l’un de ses surnoms), le Mauritanien s’est pourtant éloigné des affaires burkinabè depuis un an. S’il fait du business en Côte d’Ivoire, il a surtout été aperçu au Qatar et au Maroc ces derniers temps.
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