Burkina : que risque vraiment Blaise Compaoré exilé en Côte d’Ivoire ?
Le 21 décembre, la justice burkinabè a annoncé qu’un mandat d’arrêt avait été lancé à l’encontre de Blaise Compaoré, l’ancien président exilé en Côte d’Ivoire, en raison de son rôle supposé dans l’assassinat de Thomas Sankara, en 1987.
Mais Alassane Ouattara était informé des menaces qui pèsent sur la tranquillité de son ami depuis déjà une semaine : dès le 15 décembre, il avait activé ses réseaux. Marcel Amon-Tanoh, son directeur de cabinet, et Ally Coulibaly, le ministre de l’Intégration africaine, ont été mis à contribution. Par ailleurs, plusieurs anciens ministres burkinabè ont été interrogés pour établir avec précision ce que prévoit la loi de ce pays s’agissant de l’immunité des anciens chefs d’État : oui ou non, est-il possible de se prévaloir de l’amnistie votée en juin 2012 à Ouagadougou ?
Le mandat d’arrêt a-t-il pris Ouattara au dépourvu ? « Non, répond un de ses conseillers. Il s’attendait à une manœuvre de ce type, rien de ce que peuvent faire les autorités de la transition ne le surprend plus. » Notre interlocuteur veut y voir la main de Salif Diallo, vice-président du MPP, le parti de Roch Marc Christian Kaboré, le président fraîchement élu. Mais, à Abidjan, on a tôt fait d’accuser Diallo de tous les maux… Un autre proche de Ouattara pense qu’en agissant ainsi Ouaga « cherche à se doter d’arguments de poids pour négocier avec la Côte d’Ivoire ». Blaise peut-il être renvoyé au Burkina ? « Ouattara n’extrade pas ses amis ! » répond la même source. Surtout, c’est un sujet dont Abidjan ne souhaitait pas discuter avec les autorités de transition, seulement avec le nouveau chef de l’État, qui a officiellement pris ses fonctions le 29 décembre.
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