Côte d’Ivoire : Karidjata Diallo, toujours motivée

En 2012, elle a créé GTS, une société de distribution de produits de télécoms, puis Pulaarku Welly, une agence de communication. Portrait d’une battante pour qui rien n’a été facile.

Karidjata Diallo © ARTHUR PERSET POUR J.A.

Karidjata Diallo © ARTHUR PERSET POUR J.A.

Publié le 13 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Des supporters d’Alassane Ouattara, à Abidjan,  le 15 octobre 2015 © Sylvain Cherkaoui/J.A.
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Elle préfère parler de « motivations » plutôt que de « difficultés » ou de « frustrations ». Comme si toutes celles qu’elle a connues dans son enfance lui avaient laissé non pas un goût amer mais une volonté farouche de s’en sortir. À 35 ans, Karidjata Diallo n’est pas du genre à s’éterniser sur son passé. Elle est la seule fille d’une fratrie de huit enfants, et ses parents, Peuls très traditionalistes, ne voyaient pas vraiment l’intérêt de la mettre à l’école.

Une histoire qu’elle assume néanmoins pour mieux expliquer son parcours d’entrepreneuse : aujourd’hui, elle est l’heureuse patronne d’Edit Africa International. Cette petite entreprise de quinze employés, dont le chiffre d’affaires a atteint 700 millions de F CFA en 2014 (1,07 million d’euros), regroupe deux entités : Global Telecom Services (GTS), une société de distribution de produits de télécoms créée en 2012, et Pulaarku Welly, une agence de communication et d’événementiel lancée en 2013.

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Diplômée en ingénierie commerciale, Karidjata Diallo a fait ses premières armes au sein de la filiale ivoirienne de l’opérateur de télécoms MTN, où elle a gravi les échelons huit années durant. « Au bout d’un moment, j’ai compris qu’il devenait difficile d’évoluer au sein de cette entreprise. Lorsque j’ai eu mon premier enfant, cela a empiré, car ma hiérarchie semblait presque m’en vouloir d’être devenue maman », explique-t-elle. En 2012, elle quitte donc son poste de responsable des ventes pour les grandes entreprises et, grâce à ses indemnités de départ, lance seule sa petite structure de distribution de téléphones et de recharges, sur le modèle du britannique The Phone House.

Place au « B to B »

Elle ouvre une première boutique dans la commune abidjanaise de Marcory et se rend très vite compte que, dans un pays qui sort de la crise, assurer la sécurité de ses marchandises est un luxe qu’elle ne peut encore se permettre. Après sept braquages, elle déménage et réoriente son activité : fini le « B to C », place au « B to B », autrement dit la vente aux entreprises et non plus aux consommateurs, pour ne pas avoir à gérer de points de vente. Son ancien employeur, MTN, devient l’un de ses plus gros clients, avec le groupe pétrolier Total, qu’elle approvisionne en téléphones, recharges ou cartes SIM à Abidjan.

Entre ses voyages à Dubaï et à Paris pour se réapprovisionner, elle crée Pulaarku Welly car, dit-elle, « il était important de me diversifier pour ne pas être complètement dépendante de cette activité de distribution, par nature très fluctuante ». Parallèlement, cette mère de deux enfants lance l’association Actives, composée d’une vingtaine de femmes cadres ou entrepreneuses qui partagent régulièrement leurs expériences « pour encourager plus de femmes à entreprendre et à formaliser leur activité dans un milieu, celui des affaires, qui ne leur est la plupart du temps pas favorable du tout ».

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