Zinédine Zidane : le nouvel entraîneur du Real de Madrid doit faire ses preuves

Il aurait pu vivre de ses rentes. Il préfère prendre des risques. En devenant entraîneur du Real Madrid, l’ancien meneur de jeu de l’équipe de France sait qu’il est attendu au tournant.

Zizou le timide saura-t-il s’imposer dans le très égotiste vestiaire madrilène ? © GERARD JULIEN/AFP

Zizou le timide saura-t-il s’imposer dans le très égotiste vestiaire madrilène ? © GERARD JULIEN/AFP

Alexis Billebault

Publié le 11 janvier 2016 Lecture : 3 minutes.

Depuis juin 2014 il entraînait le Castilla, l’équipe réserve du Real Madrid (division 3). Ce 4 janvier, Zinédine Zidane, 43 ans, a remplacé l’Espagnol Rafael Benitez à la tête de l’équipe première. « Le timing peut surprendre, car le bilan de Benitez n’est pas déshonorant [le Real est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions et occupe la troisième place du championnat espagnol], mais comme il était question de promouvoir Zidane depuis un certain temps, je ne suis pas étonné », confie Alain Giresse, le sélectionneur du Mali. Pourtant, déjà les questions fusent : l’immense joueur qu’il a été saura-t-il devenir un grand entraîneur ? « Il est jeune, ne s’est occupé que d’une équipe de division 3 et a été l’adjoint de Carlo Ancelotti une seule saison (2013-2014), c’est vrai. Mais il n’est pas devenu entraîneur par hasard : cela fait des années qu’il s’y prépare, puisqu’il a passé ses diplômes. »

Saura-t-il se faire entendre face aux joueurs du Real ?

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Zidane, qui a pris sa retraite de joueur en 2006, aurait pu vivre de ses rentes. « Il pouvait rester tranquille. Pourtant, il a choisi un métier compliqué. Ça ne veut pas dire qu’il va réussir, mais au moins, il s’en donne les moyens », poursuit Giresse. « Laissons-lui le temps de mettre en œuvre ses idées. Il faut éviter de faire trop de comparaisons entre le Zidane joueur et le Zidane entraîneur », souligne l’Algérien Adel Amrouche, ancien sélectionneur du Burundi et du Kenya, selon qui l’ancien international, « plutôt timide et calme, va devoir apprendre à mieux communiquer ».

D’un naturel réservé et peu à l’aise face aux médias, même s’il a gagné en assurance ces derniers mois, Zidane est aussi capable de hausser le ton avec ses joueurs, et les quelques coups de sang qui ont jalonné sa carrière rappellent combien il peut se montrer impulsif. « Il a du caractère. En apparence, il est très discret. Son meilleur ami, Christophe Dugarry, est au contraire très expansif et bavard. Ils se complètent très bien », observe Giresse. Sa gestion du vestiaire madrilène, l’un des plus égotistes du sérail, sera une des clés de sa réussite. « Les joueurs le respectent car il a un palmarès énorme, je ne pense pas qu’ils se heurteront frontalement à lui », ajoute Amrouche.

Au Real, l’indulgence n’existe pas. S’il ne fait pas l’affaire au bout de six mois, il sera viré, assure Patrick Mboma

Recruté par le Real en 2001, Zidane connaît parfaitement les lieux. Les supporters l’adulent et Florentino Perez, le président des Galactiques, le considère comme un fils. « Au Real, l’indulgence n’existe pas. S’il ne fait pas l’affaire au bout de six mois, il sera viré, nuance Patrick Mboma, l’ancien buteur des Lions indomptables du Cameroun. Je souhaite qu’il réussisse. Il a choisi cette voie après une longue réflexion. Il aurait pu dire : « Je suis Zidane, donnez-moi une équipe », et on la lui aurait donnée. Mais il a passé ses diplômes. Si on lui en laisse le temps, il pourrait peut-être créer une identité de jeu qui n’existe pas au Real. Mais saura-t-il faire passer son message et transmettre son savoir ? »

Même si le Marseillais a toujours clamé sa fierté d’être français, sa nomination est suivie de près par les Algériens, dont beaucoup considèrent ce binational (kabyle et proches de ses racines) comme l’un des leurs. Fin 2006, Zidane avait été reçu comme un chef d’État par Abdelaziz Bouteflika. L’Algérie ne se divise réellement sur son cas que lors des matchs opposant le Real au FC Barcelone : les Algériens raffolent du football ibérique, et le temps d’un clásico, « ZZ » aura la moitié de ses adorateurs contre lui…

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