RDC : un peu d’eau dans le vin des évêques
Jusqu’ici, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s’était toujours opposée à tout « glissement » du calendrier électoral de nature à permettre à Joseph Kabila de prolonger son bail au Palais de la nation. Sa position paraît moins tranchée en ce début d’année.
Que s’est-il passé ? Fin 2015, les évêques congolais entreprennent des consultations avec des forces vives du pays. « Par devoir pastoral », glisse un membre de la Cenco. À la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre, ils sont reçus par le chef de l’État. Rien ne filtre de l’entretien, mais le ton des ecclésiastiques baisse soudain d’un cran : la Cenco appelle désormais au dialogue, sans trop insister sur la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels. Elle met également en place un « comité de suivi » destiné à « rapprocher les protagonistes de la crise et à recréer un climat de confiance mutuelle », confie une source au sein de la structure épiscopale.
« C’est une sorte de prémédiation avant l’ouverture du dialogue », ajoute-t-elle. À l’en croire, « les évêques s’interrogent aussi sur le maintien de la marche des chrétiens prévue le 16 février par crainte d’une récupération politicienne ». Du pain bénit pour les autorités, qui craignaient que cette marche ne vire à la manifestation anti-Kabila. « Les évêques reviennent à la raison après le message du pape appelant les Congolais au dialogue », se félicite un conseiller du chef de l’État.
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