Tunisie : quel regard portent-ils aujourd’hui sur leur pays ?
Même divisés et indignés par le conservatisme ambiant, les militants qui ont contribué à la chute de Ben Ali rêvent toujours d’un printemps des libertés.
Tunisie : la révolution, cinq ans après
Une économie paralysée, une classe politique dépassée, une jeunesse déboussolée… L’espoir suscité par la chute de Ben Ali en 2011 a laissé place à une profonde désillusion. Pourtant, la flamme de la révolution n’est pas près de s’éteindre.
Amira Yahyaoui, 31 ans, fondatrice d’Al bawsala
« Ceux qui n’ont pas fait la révolution sont de retour. Ils insultent ceux qui sont morts pour elle. C’est une période test, mais le pouvoir et la dignité du citoyen sont en train de reculer. »
Hassen Zargouni, 49 ans, statisticien et sondeur, patron de Sigma Conseil
« Le Tunisien, malgré le 14 Janvier, manque de confiance en lui-même. S’il avait moins de craintes et de peurs, il réaliserait de l’extraordinaire. »
Hamma Hammami, 64 ans, porte-parole du Front populaire, opposant à Ben Ali
« Comme les précédentes, la coalition au pouvoir est dépourvue d’une vision d’avenir et n’impulse aucune accélération de la transition démocratique et économique. »
Haytem El-Mekki, 27 ans, chroniqueur, ex-blogueur
« Le sentiment général est une énorme désillusion. Mais on se démène pour garder et entretenir l’espoir de pouvoir atteindre certains
objectifs. »
Nadia Khiari, 42 ans, dessinatrice, créatrice du personnage Willis from Tunis
« Alors qu’on peut désormais s’exprimer, il semble qu’on veuille se remettre des barrières. Je n’arrive pas à comprendre… Comment pourrait-on revenir en arrière ? »
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