[Chronologie] Tunisie : genèse chaotique d’une démocratie
De l’immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à l’attentat du 24 novembre 2015 à Tunis, voici les grandes dates de la nouvelle démocratie tunisienne.
Tunisie : la révolution, cinq ans après
Une économie paralysée, une classe politique dépassée, une jeunesse déboussolée… L’espoir suscité par la chute de Ben Ali en 2011 a laissé place à une profonde désillusion. Pourtant, la flamme de la révolution n’est pas près de s’éteindre.
2010 – 2011
17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. Il ne portait pas de revendications, mais son geste déclenche l’ire des tunisiens.
14 janvier 2011 : fuite de Zine el-Abidine Ben Ali. Sami Sik Salem, membre de la sécurité présidentielle, convoque le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, pour qu’il assure temporairement le pouvoir.
Avril 2011 : Ennahdha, Ettakatol, et le Congrès pour la République font un pacte secret pour remporter les élections et se répartissent les rôles. En coulisses, Ennahdha avait laissé entendre à Béji Caïd Essebsi qu’il serait son candidat à la présidentielle.
23 octobre 2011 : élection d’une Assemblée constituante. Les islamistes remportent 89 sièges sur 217.
12 décembre 2011 : Moncef Marzouki est élu président de la République par l’Assemblée nationale constituante (ANC).
2012
9 avril 2012 : Des milices islamistes et celles des Ligues de protection de la révolution interviennent aux côtés des forces de l’ordre pour mater une manifestation de la société civile.
14 septembre 2012 : attaque de l’ambassade américaine à Tunis par les salafistes d’Ansar el-Charia (4 morts, 46 blessés et 15 millions de dollars en dédommagement). Les liens entre islamistes au pouvoir et extrémistes se confirment.
27 novembre 2012 : les habitants de Siliana s’insurgent contre un gouverneur clientéliste. Les forces de l’ordre tirent à la chevrotine, de nombreux civils sont touchés aux yeux.
2013
6 février 2013 : assassinat de Chokri Belaïd. Ce crime politique, non élucidé, provoque une immense émotion nationale et la démission du gouvernement Hamadi Jebali.
20 février 2013 : une grande quantité d’armes est saisie à Mnihla (Tunis). Des hommes d’affaires sont cités dans le dossier mais nullement inquiétés.
25 juillet 2013 : assassinat de Mohamed Brahmi. Les Tunisiens investissent la place du Bardo, pendant quarante-cinq jours. Moncef Marzouki envisage d’utiliser la manière forte. Le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar, suspend ses travaux.
29 juillet 2013 : huit militaires sont égorgés par des jihadistes au cours d’une embuscade dans le massif du Chaambi.
14 août 2013 : Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi se rencontrent au Bristol, à Paris. Ils s’accorderont sur plusieurs points : écarter Moncef Marzouki, lever l’exclusion des anciens du régime Ben Ali et la limite d’âge des candidats à la présidentielle.
25 octobre 2013 : l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) s’allie au patronat (Utica), à l’ordre des avocats et à la Ligue tunisienne des droits de l’homme pour imposer un dialogue national. Objectifs du quartet : imposer à l’ANC une feuille de route pour parachever la Constitution et aller vers des élections.
2014
26 janvier 2014 : adoption de la nouvelle Constitution. Rached Ghannouchi n’a pas quitté de la nuit les coulisses de l’hémicycle pour s’assurer que l’ensemble des députés d’Ennahdha votent le texte.
29 janvier 2014 : installation du gouvernement Mehdi Jomâa.
26 octobre 2014 : élection de l‘Assemblée des représentants du peuple.
21 décembre 2014 : Béji Caïd Essebsi est élu président de la République.
2015
18 mars 2015 : attentat du musée du Bardo.
26 juin 2015 : attentat d’El-Kantaoui. Les services britanniques constatent les faiblesses des services tunisiens.
9 octobre 2015 : le quartet du dialogue national remporte le prix Nobel de la paix.
24 novembre 2015 : attentat de Tunis contre un bus de la garde présidentielle. Les renseignements tunisiens savaient que celle-ci étaient une cible potentielle.
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