Bénin : sur le port de Cotonou, trafics allégés
Fini la fraude et les embouteillages. Sur le port de Cotonou, un système informatisé gère la circulation des camions et les suit à la trace.
Bénin : les jeux sont ouverts
Entre un chef de l’État sortant qui ne se représente pas mais qui compte garder la main jusqu’au bout et la multiplication des candidatures, la présidentielle des 28 février et 13 mars s’annonce pleine de surprises.
Depuis que la société Solutions technologiques des transports du Bénin (STTB) a fait son entrée au Port autonome de Cotonou (PAC) avec pour mission de fluidifier et de sécuriser le trafic routier dans la zone portuaire et la capitale économique, la vie des usagers du port et de ses riverains a bien changé. « Avant, l’enlèvement de nos conteneurs prenait deux à trois semaines. Avec le système de gestion de la STTB, les marchandises quittent le port en quarante-huit heures au plus, c’est une vraie révolution ! » se réjouit Alioum Diata, un commerçant nigérien rencontré à l’entrée du PAC.
La société béninoise assure depuis deux ans la gestion informatisée des entrées et sorties et du trafic de poids lourds, ainsi que leur traçabilité, grâce aux balises GPS (boîtes noires reliées par système satellitaire au centre de contrôle) dont elle équipe chaque camion travaillant au PAC. Une géolocalisation qui permet aux opérateurs et aux autorités portuaires de suivre en temps réel les véhicules et leur cargaison.
Les services de la STTB permettent de suivre les camions dans l’enceinte portuaire, mais aussi sur le tronçon qu’ils empruntent à leur sortie. « Ce afin d’éviter qu’ils changent de destination en cours de route – pour tenter de frauder les douanes, notamment – ou qu’ils empruntent des itinéraires fantaisistes », explique Benjamin Sénou, agent transitaire au port de Cotonou.
Comment s’est concrétisé le partenariat STTB-PAC
« La compétitivité de la plateforme portuaire de Cotonou constituait une quête obsessionnelle des mandats du président Boni Yayi. Elle exigeait le désengorgement du trafic routier. C’était notre lettre de mission, il fallait que ça passe ! » résume de son côté Jimmy Lassissi Afouhouncho, PDG de la STTB, qui compte désormais 200 employés.
Le partenariat entre l’entreprise béninoise et le PAC s’est concrétisé le 17 mars 2010 après une recommandation du Conseil des ministres, et a été scellé le même mois par la signature d’un agrément, puis d’une convention. Une opération pilote a été lancée en février 2011. Il a cependant fallu attendre décembre 2013 pour que la STTB puisse démarrer ses activités. « La volonté politique est souvent confrontée à la lourdeur administrative dans notre pays, confie Jimmy Afouhouncho. Et, malgré la volonté du président de la République de faire accélérer le dossier, nous n’y avons pas échappé. »
Sans compter les mois de négociations nécessaires pour que le gouvernement, les transporteurs et les autorités portuaires tombent d’accord sur le montant de la redevance d’entrée des camions. En vigueur depuis mars 2014, le tarif unique retenu est de 10 000 F CFA (environ 15,25 euros) payables à la STTB : 1 500 F CFA sont reversés au PAC, le reste étant censé couvrir les frais de prestations de la société.
Outre son quartier général et son centre de contrôle installés sur le port de Cotonou, la STTB dispose de trois centres relais : le premier gère l’axe est (Igolo-Sèmè-Kraké) avec le Nigeria, le deuxième l’axe ouest (Ouidah-Hillacondji) avec le Togo, le troisième l’axe central avec le nord et les pays de l’hinterland. Ces centres sont dotés de parkings de grande capacité, d’équipements de services (toilettes, boutiques, stations essence) et d’aires dévolues aux formalités douanières.
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