Bakary Traoré : « La période de l’argent facile est révolue »

Bakary Traoré est économiste au Centre de développement de l’OCDE.

Bakary Traoré © DR

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ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 1 février 2016 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : L’endettement des pays africains est-il vraiment inquiétant ?

Bakary Traoré : Nous sommes dans un contexte totalement différent de celui des années 1980 et 1990. À l’époque, le niveau de la dette était élevé, parfois plus de 100 % du PIB, et la charge aussi, le remboursement représentant en moyenne 30 % des recettes d’exportation. C’était intenable. Aujourd’hui, c’est différent : même le Ghana, qui consacrait 38 % de ses recettes d’exportation au remboursement de la dette, y alloue actuellement moins de 10 %. Ce qui inquiète, c’est l’avenir.

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Pourquoi ?

Parce que le nœud du problème n’est pas la dette ou son service, mais la liquidité sur le marché mondial. Celle-ci se fait rare en raison de la politique monétaire américaine, de la réorientation économique de la Chine et de l’affaiblissement financier des fonds souverains. L’inquiétude tient désormais à la disponibilité des financements pour l’Afrique et donc pour sa transformation structurelle. La période de l’argent facile étant révolue, les États vont devoir beaucoup mieux ficeler leurs projets.

L’Afrique subsaharienne francophone est-elle vraiment concernée ?

Des pays sont plus à l’abri que d’autres, notamment la trentaine qui ne dépendent pas de la rente des matières premières. L’UEMOA, également protégée par la relative solidité des perspectives de croissance, est donc moins concernée. En Afrique centrale, le Gabon et le Congo ont de vraies difficultés, mais le problème n’est pas tant la dette que la qualité de la dépense budgétaire et la disponibilité future des financements.

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